Letransept et le chƓur de la collĂ©giale ont Ă©tĂ© transformĂ©s entre les XIIIĂšme et XVĂšme siĂšcle, laissant alors le style gothique faire son entrĂ©e dans l’église. La collĂ©giale n’est pas juste un lieu de culte mais un vĂ©ritable lieu de vie pour la communautĂ©. Rendez-vous dans le jardin du cloĂźtre afin d’observer le monastĂšre

1Ce dossier propose d’étudier le rĂŽle des congrĂ©gations catholiques fĂ©minines dans l’entreprise missionnaire en Afrique et de poursuivre la rĂ©flexion sur la place de celles-ci dans des sociĂ©tĂ©s africaines modernes. L’exemple des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique servira Ă  analyser les aspects gĂ©nĂ©raux des dynamiques missionnaires le partage des rĂŽles entre les sexes lors de l’évangĂ©lisation de l’Afrique, l’extension du pouvoir entre les missionnaires Ă©trangers et les religieuses africaines, le changement des stratĂ©gies missionnaires ainsi que l’évolution des aspects Ă©conomiques de la mission. Les articles qui suivent montrent l’intĂ©rĂȘt de faire des femmes missionnaires un sujet de recherche Ă  part entiĂšre autant pour comprendre les enjeux des sociĂ©tĂ©s coloniales, les rapports des sexes et des races, les politiques coloniales sanitaires et Ă©ducatives, la professionnalisation des femmes que pour saisir les transformations des sociĂ©tĂ©s contemporaines et les aspects de la globalisation. Quatre contributions fournissent des Ă©clairages complĂ©mentaires. 2L’article d’Anne Cornet aborde une activitĂ© typique des congrĂ©gations missionnaires la santĂ©. Elle analyse l’activitĂ© sanitaire des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique pendant l’entre-deux-guerres au Rwanda et ses influences sur la situation de la congrĂ©gation elle-mĂȘme. Jean-Marie Bouron Ă©tudie les hiĂ©rarchies entre missionnaires hommes et femmes ainsi qu’entre religieuses Ă©trangĂšres et africaines en Haute Volta et en Gold Coast entre 1917 et 1960. Katrin Langewiesche complĂšte ces recherches historiques par une approche anthropologique des relations entre les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique et les congrĂ©gations africaines qu’elles ont formĂ©es jusqu’à l’époque postcoloniale. Les trois textes abordent l’histoire particuliĂšre des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique et leur situation contemporaine en Afrique au sud du Sahara, en dĂ©gageant continuitĂ©s et ruptures entre le xxe et le xxie siĂšcle. Ces analyses trouvent leurs sources dans les archives de la congrĂ©gation. Celles-ci sont prĂ©sentĂ©es par Hildegunde Schmidt. 3Depuis la publication de Claude Langlois en 1984 intitulĂ©e Le catholicisme au fĂ©minin, les historiennes ont pris conscience de l’importance des congrĂ©gations religieuses fĂ©minines en Europe et en Afrique. De plus en plus de travaux scientifiques Ă©tudient les activitĂ©s des femmes missionnaires et leurs influences dans les sociĂ©tĂ©s locales. Un travail pionnier dans cette direction fut l’ouvrage collectif de Fiona Bowie, Deborah Kirkwood et Shirley Ardener, Women and Missions Past and Present publiĂ© en 1993. Elles s’intĂ©ressent Ă  la fois aux femmes missionnaires et aux africaines, et Ă  leurs rĂ©actions face au christianisme [1]. Le travail d’Elisabeth Dufourcq, Les aventuriĂšres de Dieu. Trois siĂšcles d’histoire missionnaire française, paru la mĂȘme annĂ©e, propose une approche historiographique menĂ©e par tranches chronologiques sur l’ensemble du parcours des congrĂ©gations fĂ©minines françaises du xviie au xxe siĂšcle [2]. À cĂŽtĂ© de ces travaux, de nombreuses recherches – concernant la biographie de femmes missionnaires, leur rĂŽle dans la sociĂ©tĂ© coloniale, les tĂąches qu’on leur confiait ou leur intĂ©gration dans le paysage religieux local – ont dĂ©sormais montrĂ© que la question du genre offre un accĂšs privilĂ©giĂ© aux contradictions et aux paradoxes de l’entreprise missionnaire [3]. 4MalgrĂ© une prĂ©sentation plus dĂ©veloppĂ©e des femmes missionnaires [4] ces derniĂšres annĂ©es dans la littĂ©rature scientifique, la constitution de ce dossier part du constat que les publications qui se consacrent Ă  une congrĂ©gation fĂ©minine dans son contexte local et international, en tenant compte de l’interaction des facteurs politiques, juridiques, socio-Ă©conomiques et religieux restent clairsemĂ©es. La plupart des monographies dĂ©diĂ©es Ă  une congrĂ©gation particuliĂšre ont Ă©tĂ© Ă©crites par les membres elles-mĂȘmes dans un but souvent hagiographique, par piĂ©tĂ© filiale ou dans un style plus descriptif qu’analytique, ou lors des jubilĂ©s par souci d’édification ou de justification. D’autres, et aussi les deux principales publications qui existent sur l’histoire des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, ont Ă©tĂ© longtemps rĂ©servĂ©es Ă  l’usage interne des membres [5]. 5Comme pour d’autres sociĂ©tĂ©s de vie apostolique [6], on constate pour les Missionnaires d’Afrique un dĂ©sĂ©quilibre important entre les Ă©tudes consacrĂ©es aux missionnaires hommes et celles qui analysent leurs homologues fĂ©minines. Plusieurs livres ou thĂšses de doctorat sont consacrĂ©s aux PĂšres Blancs, dans lesquels les auteurs abordent accessoirement quelques aspects concernant les SƓurs Blanches. Les analyses qui traitent exclusivement des religieuses concernent en premier lieu des personnalitĂ©s importantes de l’Institut et beaucoup moins des constellations institutionnelles ou sociales [7]. Cette disproportion est due, entre autres, au fait que les PĂšres Blancs accueillent depuis longtemps dans leurs rangs des historiens et sociologues diplĂŽmĂ©s, Ă  qui nous devons une bonne partie des excellentes analyses de leur Institut, tandis que les SƓurs Blanches titulaires d’un doctorat en sciences sociales faisaient figures d’exception. 6Cette disparitĂ© est aussi due aux difficultĂ©s d’accĂšs aux sources. Les congrĂ©gations fĂ©minines ont ouvert leurs archives aux chercheurs plus tard que les sociĂ©tĂ©s masculines. Il s’agit dans ce dossier de combler cette lacune en proposant quatre articles sur diffĂ©rents aspects des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique et de dĂ©gager des pistes de recherches. D’autre part, nous voulons attirer l’attention sur le fait que les sƓurs catholiques – que l’on prĂ©sente parfois comme des communautĂ©s attachĂ©es Ă  la tradition et au maintien du statu quo – sont tout autant intĂ©grĂ©es dans la modernitĂ© en participant Ă  la transformation du religieux et de la sociĂ©tĂ© civile que des mouvements pentecĂŽtistes, des prophĂštes musulmans ou des catholiques charismatiques qui reçoivent plus d’attention. Les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique sont un excellent exemple pour souligner le rĂŽle important que les religieuses catholiques jouent dans la revitalisation des sociĂ©tĂ©s civiles locales et dans l’émergence d’une sociĂ©tĂ© civile globale. Nous combinons donc un regard historique et contemporain sur ces religieuses en les plaçant dans l’histoire globale ainsi que dans l’émergence d’une sociĂ©tĂ© Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique – SƓurs Blanches7Les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique sont plus connues sous le nom de SƓurs Blanches. Ce surnom populaire s’est imposĂ© depuis les dĂ©buts de la congrĂ©gation. Il est toujours utilisĂ© aujourd’hui, autant par les intĂ©ressĂ©es elles-mĂȘmes que par les populations locales en Afrique. Cette appellation fait rĂ©fĂ©rence Ă  l’habit blanc et parfois aussi Ă  la peau blanche des premiĂšres missionnaires. En revanche, actuellement, on peut rencontrer des religieuses appartenant aux SƓurs Blanches qui ont effectivement la peau noire. C’est pourquoi elles prĂ©fĂšrent alors qu’on les appelle par leur nom complet SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique » Smnda. Elles font partie des premiers instituts missionnaires fĂ©minins installĂ©s dans l’intĂ©rieur de l’Afrique [8]. En 1894 les premiĂšres sƓurs quittent Marseille en bateau pour se rendre en Afrique Orientale ; en 1895 elles partent pour l’Afrique Centrale et en 1897 au Soudan Français [9]. D’immenses territoires d’Afrique Occidentale et Équatoriale Ă©taient sous la tutelle des PĂšres Blancs et des SƓurs ecclĂ©siastiques en 1901, Afrique OccidentaleTerritoires ecclĂ©siastiques en 1901, Afrique OccidentalePB = PĂšres Blancs, Sma = SociĂ©tĂ© des Missions Africaines, CSSP = PĂšres du 1938, les territoires Ă©vangĂ©lisĂ©s par les PĂšres Blancs et SƓurs Blanches s’étendaient sur une superficie de 2 150 000 km2 en Afrique Occidentale et de 1 110 000 km2 en Afrique Équatoriale [10]. Les SƓurs Blanches sont restĂ©es jusqu’à la Seconde Guerre mondiale – quant Ă  l’évangĂ©lisation en Afrique subsaharienne – une des plus importantes congrĂ©gations fĂ©minines contribuant Ă  Ă©vangĂ©liser l’Afrique. En Haute-Volta, par exemple, ce n’est qu’en 1939, Ă  la veille de la Seconde Guerre mondiale, que les religieuses d’autres congrĂ©gations arrivĂšrent dans les missions des PĂšres Blancs [11]. Au Rwanda, les SƓurs Blanches furent majoritaires parmi les missionnaires catholiques, anglicanes et protestantes prĂ©sentes dans cette colonie belge jusqu’en 1940 [12]. 9Les tĂąches des SƓurs Missionnaires d’Afrique Ă©taient axĂ©es prioritairement sur l’évangĂ©lisation des femmes et des enfants, les orphelinats, les Ă©coles et ouvroirs, les dispensaires et hĂŽpitaux et sur la formation des religieuses africaines. Cette derniĂšre occupait de nombreuses SƓurs Blanches et constituait une des caractĂ©ristiques de leur Institut religieux [13]. DĂšs leur arrivĂ©e en Afrique, les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique soutenaient activement la constitution de congrĂ©gations africaines. Vingt-et-une congrĂ©gations africaines et un institut sĂ©culier furent formĂ©es par elles dont la premiĂšre en 1903 en Tanzanie et la derniĂšre en 1985 en Zambie. En Ouganda, la congrĂ©gation des Banabikira a Ă©lu sa premiĂšre supĂ©rieure africaine en 1925. Elle accĂ©da au droit pontifical en 1958 [14]. Les liens ainsi Ă©tablis entre les sƓurs Ă©trangĂšres et les congrĂ©gations locales font perdurer l’influence des missionnaires en Afrique jusqu’à aujourd’hui. 10Le type du travail missionnaire Ă©tait trĂšs variable en fonction du pays. En consĂ©quence, les religieuses ne recevaient pas une formation trĂšs poussĂ©e dans l’un ou l’autre domaine. Toutes devaient ĂȘtre capables d’assumer des responsabilitĂ©s pĂ©dagogiques, sanitaires ou pastorales selon les besoins de la mission. Une formation spĂ©cialisĂ©e fut, en gĂ©nĂ©ral, acquise en cours de route. Les premiĂšres religieuses Ă©taient issues d’un milieu rural dont le niveau d’instruction Ă©tait Ă©lĂ©mentaire. Cela changea Ă  partir de la fin des annĂ©es 1930 lorsque les administrations coloniales des diffĂ©rentes colonies exigĂšrent des diplĂŽmes pour les enseignantes et infirmiĂšres employĂ©es par la colonie. Le personnel missionnaire sans diplĂŽmes reconnus fut moins bien rĂ©munĂ©rĂ© et la mission ne touchait aucune subvention pour ses Ɠuvres, faute de personnel qualifiĂ© [15]. Jusqu’au moment des premiers mouvements d’indĂ©pendance, des femmes instruites s’impliquant activement dans des affaires politiques et sociales, en dĂ©passant le cadre de la congrĂ©gation comme Sr. Marie-AndrĂ©e du SacrĂ© CƓur, furent des exceptions parmi les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame Afrique. Sr. Marie-AndrĂ©e du SacrĂ©-CƓur, docteur en droit, fut l’auteur de plusieurs livres sur la condition des femmes africaines. Elle plaida pour l’abolition du travail forcĂ© dans les colonies et le libre consentement des futurs Ă©poux. Elle revendiqua la promotion de la femme africaine avec un paternalisme propre Ă  son Ă©poque en s’appuyant sur des rĂ©seaux catholiques et laĂŻcs [16].La formation des sƓurs11À partir de la fin des annĂ©es 1950, la formation des sƓurs professes et novices fut de plus en plus adaptĂ©e aux rĂ©flexions thĂ©ologiques, pastorales et pĂ©dagogiques du temps. AprĂšs le chapitre de 1947, on prĂ©conisa un retour de mission pour les sƓurs qui y avaient passĂ© une dizaine d’annĂ©es. Elles effectuaient Ă  cette occasion un second noviciat de six mois, que l’on appela d’abord probation » et ensuite le TroisiĂšme An ». Alors qu’autrefois les religieuses n’avaient pas forcĂ©ment accĂšs Ă  la Bible, dont la lecture leur Ă©tait mĂȘme plutĂŽt dĂ©conseillĂ©e, elles suivirent dĂ©sormais des cours bibliques [17]. En mĂȘme temps que l’instruction thĂ©ologique Ă©volua, la formation professionnelle des jeunes sƓurs Ă  la sortie du noviciat fut de plus en plus poussĂ©e. Elles obtinrent dĂšs lors des diplĂŽmes d’État d’infirmiĂšre, de sages-femmes ou d’institutrices. Quelques-unes Ă©tudiĂšrent les sciences religieuses Ă  l’institut pontifical Regina Mundi Ă  Rome [18] ou s’inscrivirent dans des facultĂ©s de droit ou de sciences sociales. La majoritĂ© des religieuses qui entrĂšrent dans la congrĂ©gation entre 1950 et 1970 avaient, au moment de leur engagement, une formation scolaire brevet Ă©lĂ©mentaire supĂ©rieur, CAP divers, baccalaurĂ©at qui fut complĂ©tĂ©e par des diplĂŽmes professionnels et une formation continue durant toute leur vie de missionnaire. Seule une minoritĂ© possĂ©dait dĂ©jĂ  une formation universitaire avant de s’engager dans la vie religieuse comme Sr. Marie-JosĂ©e Dor, Ă©lue supĂ©rieure gĂ©nĂ©rale en 1969. Elle avait terminĂ© des Ă©tudes de mĂ©decine Ă  l’UniversitĂ© de Nancy avant d’entrer au noviciat [19]. Aujourd’hui les futures sƓurs entrent au noviciat avec le baccalaurĂ©at et souvent une formation professionnelle accomplie. L’ñge moyen d’entrĂ©e au noviciat est aujourd’hui de 28 SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique dans le monde missionnaire français12Afin de comprendre la trajectoire des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, il semble indispensable de les situer dans le contexte plus large du mouvement missionnaire du xixe siĂšcle et de ses mobilitĂ©s transnationales. Les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique se destinent Ă  une vie religieuse missionnaire vĂ©cue en communautĂ© internationale ainsi qu’à un apostolat en Afrique. Cette orientation vers les missions en Afrique caractĂ©rise les Smnda jusqu’à aujourd’hui et les diffĂ©rencie d’autres instituts missionnaires fondĂ©s vers la fin du xixe siĂšcle [20]. La congrĂ©gation de Marie-RĂ©paratrice 1857, celles de Notre-Dame des Missions Ă  Lyon 1861 ou les Franciscaines missionnaires de Marie 1877 envoyaient leurs membres dans le monde entier, mais pas forcĂ©ment en Afrique [21]. Par contre, toutes les jeunes femmes qui s’engageaient pour une vie religieuse au sein des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique savaient qu’elles partiraient dans un pays en Afrique. Celui-ci n’était pas choisi selon les goĂ»ts personnels mais en fonction des besoins de la mission et selon les aptitudes de chacune. Pour de nombreuses SƓurs Blanches l’attrait d’une vie de missionnaire en Afrique fut la motivation principale de leur engagement. Les tĂ©moignages suivants en donnent un aperçu 13 Pour moi, c’était d’abord un appel Ă  ĂȘtre missionnaire, pas forcĂ©ment religieuse. Missionnaire ! J’ai cherchĂ© une congrĂ©gation uniquement missionnaire ». 14 Ce que je voulais, c’est une vie active, partir en Afrique et ne pas prier en latin ! ». 15 J’avais vu des images d’enfants africains et je voulais leur apporter la bonne nouvelle. Dans cette perspective, ĂȘtre missionnaire et ĂȘtre religieuse Ă©tait insĂ©parable pour moi ». 16L’évangĂ©lisation de l’Afrique reste toujours une prioritĂ© de la congrĂ©gation 17 Aujourd’hui encore, des millions d’Africains ne connaissent pas JĂ©sus Christ ou ont perdu leurs repĂšres chrĂ©tiens. La premiĂšre Ă©vangĂ©lisation demeure pour nous une prioritĂ©. Tout en collaborant avec les Églises locales, nous veillons Ă  privilĂ©gier les milieux oĂč les valeurs de l’Évangile sont absentes » [23]. 18Les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique furent, dĂšs leur fondation en 1869, un institut missionnaire international, ce qui les diffĂ©renciait d’autres congrĂ©gations implantĂ©es en France qui suivaient l’élan missionnaire des annĂ©es 1860. Chantal Paisant rappelle que globalement, jusqu’en 1880, l’ouverture vers l’extĂ©rieur ne concerne que 20 % des congrĂ©gations fĂ©minines en France [24]. Celles-ci recrutaient souvent leurs membres dans le mĂȘme pays, voire la mĂȘme rĂ©gion gĂ©ographique [25]. En revanche, les SƓurs Blanches attiraient dĂšs les dĂ©buts des jeunes femmes françaises, canadiennes, allemandes, hollandaises, belges et dans une moindre mesure amĂ©ricaines et espagnoles [26]. Cependant, la plupart des sƓurs missionnaires venaient de France [27]. Les premiers envois en mission suivirent le partage colonial les sƓurs belges furent envoyĂ©es dans les colonies belges, les religieuses françaises prioritairement dans les territoires sous domination française, ce qui leur valut d’ĂȘtre soupçonnĂ©es d’agir pour le compte du pouvoir colonial. À partir de la Seconde Guerre mondiale, les SƓurs Blanches ont essayĂ© d’augmenter l’internationalisation europĂ©enne de tous leurs postes de mission mais aussi de leurs cadres dirigeants pour Ă©viter des reproches de nationalisme. Le chapitre de 1947 a expressĂ©ment souhaitĂ© le mĂ©lange de SƓurs de diverses nationalitĂ©s europĂ©ennes [28]. La codirection de la congrĂ©gation par diffĂ©rentes nationalitĂ©s est devenue Ă  cette Ă©poque une stratĂ©gie pour se prĂ©munir, autant que possible, du reproche de la poursuite d’intĂ©rĂȘts nationaux exprimĂ© par les pouvoirs coloniaux. Tandis que la mixitĂ© de nationalitĂ©s au sein des communautĂ©s locales s’est effectuĂ©e rapidement aprĂšs la Seconde Guerre mondiale, le mĂ©lange des nationalitĂ©s europĂ©ennes, canadiennes et amĂ©ricaines au sein des responsables de la congrĂ©gation se fit seulement Ă  partir du chapitre 1959, avec l’élection d’une allemande comme premiĂšre SupĂ©rieure gĂ©nĂ©rale non française. L’entrĂ©e d’Africaines parmi les responsables de la congrĂ©gation s’est faite encore plus tardivement c’est en 1999 que l’on trouve la premiĂšre africaine au Conseil broussardMissionnaire broussardEntrĂ©e de postulantes africaines19Bien que les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique acceptent en principe depuis la fin des annĂ©es 1950 des postulantes africaines, l’insistance des Ă©vĂȘques pour diriger les aspirantes vers les congrĂ©gations autochtones a eu comme consĂ©quence un recrutement tardif parmi les Africaines qui s’est gĂ©nĂ©ralisĂ© dans les annĂ©es 1980 [29]. D’autres congrĂ©gations internationales, par exemple les SƓurs Missionnaires Notre-Dame des ApĂŽtres Smnda, ont connu une Ă©volution similaire avec un accueil officiel de vocations africaines depuis 1930, mais une entrĂ©e effective d’Africaines seulement vers les annĂ©es 1980. D’autres encore, comme les SƓurs de Notre-Dame du PerpĂ©tuel Secours Sndps, ont ouvert leurs portes aux aspirantes africaines bien plus tard en 1983 pour la premiĂšre et 1989 pour les secondes, en constatant le manque de vocations en Europe ou au Canada et le vieillissement des sƓurs [30]. Aujourd’hui, la grande majoritĂ© des novices des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique viennent des anciens pays de mission ». En janvier 2013, sur les 37 novices et postulantes de la congrĂ©gation, 34 sont de diffĂ©rentes nationalitĂ©s africaines, une est française, une suisse et une polonaise. Ce phĂ©nomĂšne n’est pas exceptionnel. Ne survivent actuellement que les congrĂ©gations qui ont un recrutement extra-europĂ©en [31]. Aujourd’hui, toutes les communautĂ©s locales de SƓurs Blanches en Afrique vivent une vie quotidienne multinationale oĂč les diffĂ©rentes nationalitĂ©s africaine, europĂ©enne, amĂ©ricaine et canadienne se cĂŽtoient. L’initiation des candidates et la formation continue des sƓurs sont aujourd’hui axĂ©es sur l’apprentissage de l’interculturalitĂ© des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique20FondĂ©es par Mgr Lavigerie, les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique suivaient une spiritualitĂ© missionnaire qui fut dĂ©crite par Elisabeth Dufourcq comme un esprit souvent plus moderne que celui du milieu catholique de leur temps », notamment en ce qui concerne la place de la femme dans la sociĂ©tĂ© [32]. Ce constat nĂ©cessite quelques prĂ©cisions. En 1886, Lavigerie juge effectivement l’apostolat des sƓurs plus important que celui des hommes pour Ă©vangĂ©liser les Africains [33]. Dans cet esprit, il souligne Ă  plusieurs reprises l’impossibilitĂ© pour les PĂšres d’entrer dans l’intimitĂ© des familles musulmanes afin d’atteindre les femmes et les filles. Il offre ainsi aux SƓurs Blanches un domaine dans lequel elles s’avĂšrent irremplaçables elles seules peuvent les approcher. D’autres congrĂ©gations fĂ©minines missionnaires, fondĂ©es Ă  l’initiative d’instituts masculins, se retrouvent Ă©galement dans cette position de collaboratrices des pĂšres en ce qui concerne l’évangĂ©lisation des femmes et des filles [34]. Ce travail de premiĂšre importance que Lavigerie confie aux religieuses n’empĂȘcha pourtant pas qu’elles soient soumises elles-mĂȘmes aux vicaires apostoliques, aux Ă©vĂȘques et Ă  leurs homologues masculins. Jusqu’aux annĂ©es 1930 en Afrique Ă©quatoriale et jusqu’aux annĂ©es 1950 en Afrique occidentale, les SƓurs Blanches furent sous la tutelle des PĂšres Blancs. Ils gĂ©raient leurs finances, les Ɠuvres et leurs dĂ©placements personnels. Ils avaient Ă©galement une certaine influence sur la vie spirituelle des sƓurs en tant qu’aumĂŽniers, directeurs spirituels et professeurs de thĂ©ologie. L’affranchissement de cette dĂ©pendance fut une Ă©tape importante dans l’histoire de la congrĂ©gation. Les deux textes de Jean-Marie Bouron et d’Anne Cornet dans ce dossier analysent en dĂ©tail ce cumul d’une sujĂ©tion Ă©conomique et d’une domination liĂ©e au statut de la femme [35]. Les supĂ©rieures qui se mobilisĂšrent pour l’autonomie des religieuses vis-Ă -vis des PĂšres, MĂšre Helena, MĂšre Jacqueline, MĂšre Louise-Marie et d’autres, avaient une haute idĂ©e de leurs responsabilitĂ©s, Ă  savoir dĂ©fendre le charisme initial du Fondateur quitte Ă  s’opposer aux hommes de leur propre congrĂ©gation et au clergĂ© de l’église. La fidĂ©litĂ© Ă  Lavigerie et son souhait de se consacrer aux femmes et aux filles africaines ont permis aux religieuses de dĂ©passer leur retenue et l’acceptation gĂ©nĂ©rale du patriarcat de l’Église. Elles Ă©voluent des auxiliaires de la mission » aux collaboratrices. À la suite de cette lutte, les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique disposent d’une structure institutionnelle puissante, qui procure des espaces d’autonomie Ă  des femmes catholiques Ă  l’intĂ©rieur d’une Église qui n’a guĂšre changĂ© son fonctionnement patriarcal [36]. Ce lent et parfois houleux processus qui s’étire sur une vingtaine d’annĂ©es [37] confirme l’hypothĂšse que les congrĂ©gations ont sans doute jouĂ© un rĂŽle important pour prendre en compte le besoin d’émancipation des femmes et le maintenir Ă  l’intĂ©rieur de leur Angers 1894-1985, nĂ© au QuĂ©bec, pĂšre blanc, missionnaire au TananyikaAurĂ©lien Angers 1894-1985, nĂ© au QuĂ©bec, pĂšre blanc, missionnaire au Tananyika21Comme pour toutes les sociĂ©tĂ©s missionnaires, la question du financement des Ɠuvres, des dĂ©placements de leurs membres et du quotidien des religieuses est de premiĂšre importance pour les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique. Paradoxalement, bien que la mission dĂ©pende Ă©troitement des moyens mis Ă  sa disposition, les informations concernant les aspects Ă©conomiques et financiers des congrĂ©gations sont rares. Si on trouve des dĂ©tails dans les archives sur les conditions matĂ©rielles des missions du xixe ou du xxe siĂšcle [38], les donnĂ©es sur les financements actuels des congrĂ©gations restent en gĂ©nĂ©ral soigneusement gardĂ©es par les institutions. En consĂ©quence, l’aspect Ă©conomique de la vie consacrĂ©e et de ses rĂ©seaux contemporains est un domaine peu Ă©tudiĂ© [39], qui se heurte surtout Ă  l’indisponibilitĂ© des sources pour la pĂ©riode contemporaine. Les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique constituent une exception notable Ă  cette et collecte de fonds22AprĂšs la sĂ©paration financiĂšre des deux instituts de Lavigerie en 1953, les religieuses furent responsables de tous les aspects Ă©conomiques de leur congrĂ©gation. Les traitements versĂ©s aux sƓurs pour leur travail, les subventions des gouvernements coloniaux ou nationaux et les dons provenant de l’Europe appartenaient dĂ©sormais de droit Ă  la congrĂ©gation. Suite Ă  la Seconde Guerre mondiale, puis Ă  la nationalisation des Ɠuvres dans certains pays ou Ă  la transmission de leurs entreprises par exemple, les dispensaires et les Ă©coles aux religieuses locales, les ressources de la congrĂ©gation diminuĂšrent. Pour faire face Ă  ces nouvelles exigences, les sƓurs mirent en place un service de Procureuse de la CongrĂ©gation » Ă  partir de 1966. Celui-ci devait assurer la recherche d’aides auprĂšs d’organisations caritatives ou des confĂ©rences Ă©piscopales autant pour assurer leurs rĂ©alisations que pour prendre en charge les frais grandissants des soins des sƓurs malades et ĂągĂ©es, les Ă©tudes des jeunes sƓurs ainsi que l’achat ou l’entretien des biens immobiliers. Par exemple, un financement consĂ©quent de la confĂ©rence Ă©piscopale allemande a permis d’amĂ©liorer les maisons pour les sƓurs ĂągĂ©es en France afin que celles-ci soient ensuite reconnues et subventionnĂ©es comme maisons de retraite conformes aux exigences françaises. TrĂšs vite, la procureuse de la congrĂ©gation a entrepris un important travail de fundraising non seulement pour les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique mais Ă©galement pour les congrĂ©gations locales qu’elles avaient formĂ©es et d’autres instituts africains qui en faisaient la demande [40]. Ces sollicitations des sociĂ©tĂ©s apostoliques africaines nous rappellent que, bien que le nombre de religieuses augmente constamment en Afrique, l’argent vient toujours de l’Europe. Les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame l’Afrique s’adaptent Ă  cette situation, en partageant aujourd’hui un certain pourcentage de leur excĂ©dent annuel avec les congrĂ©gations africaines qu’elles ont formĂ©es et en les aidant dans l’organisation de leur Cardinal Charles Martial Lavigerie 1825-1882Le Cardinal Charles Martial Lavigerie 1825-188223Le vƓu de pauvretĂ© est un acte personnel de dĂ©sappropriation en faveur de la congrĂ©gation. Il inclut dĂ©sormais non pas seulement l’humilitĂ© de vivre de dons et du fruit du travail manuel comme au xixe siĂšcle, mais aussi la recherche active et permanente de subventions. Dans cet Ă©cart entre une vie en communautĂ© qui se veut simple et la recherche de moyens importants pour la vie de la congrĂ©gation, c’est bien l’utopie d’une Église pauvre », celle d’un appareil ecclĂ©sial rendu Ă  la modestie des premiĂšres communautĂ©s chrĂ©tiennes que l’on retrouve dans les Ă©crits de la congrĂ©gation. La faiblesse des moyens face Ă  l’ampleur du bien Ă  accomplir fait partie des leitmotivs de la littĂ©rature missionnaire des xixe et xxe siĂšcles comme le souligne Chantal Paisant [41]. À la lecture du bulletin de liaison actuel des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, Partage / Sharing Trentaprile, on constate que cela n’a guĂšre changĂ©. Bien que les maniĂšres de le dire ne soient Ă©videmment plus pareilles, les sƓurs rendent constamment grĂące Ă  Dieu de les soutenir dans leurs efforts avec le peu de ressources dont elles disposent. L’écart entre les immenses besoins et le manque des moyens est considĂ©rĂ© comme le signe de la Providence. Cependant l’efficacitĂ© et le professionnalisme des religieuses dans la recherche des subventions trahissent en quelque sorte ce langage de la Providence et rĂ©vĂšlent leur capacitĂ© d’adaptation aux sociĂ©tĂ©s modernes et Ă  l’économie du marchĂ© en fonction des valeurs qui leurs sont propres. Les pratiques de la charitĂ© ayant considĂ©rablement changĂ© entre le xxe siĂšcle et aujourd’hui, les demandes de dons se font discrĂštes [42]. Sur le site des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, une page Bienfaiteurs » indique aux potentiels donateurs la dĂ©marche Ă  suivre [43]. La diminution des dons est une tendance rĂ©currente pour toutes les institutions qui comptent sur une charitĂ© individuelle des fidĂšles. En 2007, les dons et legs ne constituent plus que 6,82 % du revenu total des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique [44]. Tandis que les subventions accordĂ©es par les diffĂ©rents organismes caritatifs Misereor, Missio, ConfĂ©rences Ă©piscopales, etc. reprĂ©sentent moins que 0,5 % des revenus de la congrĂ©gation. 0,98 % viennent des salaires des sƓurs actives, 21,35 % des retraites, 52,19 % des revenus rentiers et placements en bourse et 18,66 % d’autres sources. Dans leurs dĂ©marches Ă©conomiques, les SƓurs Blanches ont su s’adapter Ă  leur temps pour assurer la survie de la congrĂ©gation et de ses Ɠuvres. Le succĂšs d’une congrĂ©gation particuliĂšre, parmi l’ensemble des institutions de la vie consacrĂ©e, dĂ©pend notamment de sa capacitĂ© Ă  mobiliser des ressources fondamentales le soutien de la hiĂ©rarchie ecclĂ©siastique, les sources de la vie matĂ©rielle, un recrutement continu des jeunes et une collaboration fructueuse avec d’autres congrĂ©gations et des mouvements Blanches et femmes autochtones durant un atelier de tissage, Bobandana, vers 1930SƓurs Blanches et femmes autochtones durant un atelier de tissage, Bobandana, vers 1930Écrire pour la mission – Les Ă©crits de la mission24Les articles de ce dossier sont tous basĂ©s sur l’analyse des archives des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique. Hildegunde Schmidt, archiviste de la congrĂ©gation, prĂ©sente dans sa contribution leurs spĂ©cificitĂ©s. Elle nous fait sentir toutes les perspectives d’analyse que la richesse de ces archives permet d’aborder. Les diaires et rapports annuels, Ă©crit-elle, sont les sources les plus riches. Sans doute parce que les religieuses font entrer les lecteurs dans leur rĂ©alitĂ© quotidienne. C’est dans ces documents que l’on est probablement le plus Ă  mĂȘme de lire les rapports entre les sƓurs en mission et la sociĂ©tĂ© mĂ©tropolitaine, ou les rapports de pouvoir en sociĂ©tĂ© coloniale dans leur banalitĂ© et exemplaritĂ©. Les religieuses racontent comment elles Ɠuvrent au jour le jour, mĂȘlant la louange au Seigneur, les dĂ©tails pratiques et les considĂ©rations sur les populations locales. Les diaires, Ă  l’origine rĂ©servĂ©s Ă  l’usage interne de la congrĂ©gation, furent en partie utilisĂ©s pour fournir des rĂ©cits aux publications destinĂ©es Ă  un grand public, comme les Annales de la Propagation de la Foi ou Les Missions catholiques. Les meilleures histoires et photographies furent envoyĂ©es pour servir Ă  la propagande missionnaire. Qu’il s’agisse d’écrits adressĂ©s aux supĂ©rieures ou de textes destinĂ©s Ă  circuler, les religieuses doivent s’adapter au public. Il faut savoir dire vrai sans dĂ©courager personne, ni les supĂ©rieures restĂ©es en France, ni les donateurs, ni les vocations naissantes. Ainsi, les descriptions rĂ©pondent aux attentes des lecteurs informer en ce qui concerne les lettres et diaires, distraire en ce qui concerne les revues pour grand public et Ă©difier pour le bulletin de liaison [45]. Si les diaires, comme tout journal de bord, informent sur le dĂ©roulement quotidien du travail, les dĂ©tails curieux que les auteurs y mentionnent sont exploitĂ©s dans Les Missions catholiques afin de dĂ©payser, amuser et justifier la mission. Le regard des sƓurs sur la population, largement empreint de prĂ©jugĂ©s, s’exprime avec plus de condescendance dans les revues missionnaires que dans les diaires. Les touches d’exotisme proposĂ©es aux lecteurs, le regard amusĂ© sur la naĂŻvetĂ© des autochtones doivent stimuler les donateurs. 25On trouvera rarement dans les diaires une vue d’ensemble sur la mission Ă  l’échelle d’un pays ou des descriptions d’évĂ©nements politiques auxquels les sƓurs assistent. La vision politique relĂšve de la maison mĂšre ou des PĂšres [46]. D’autant plus intĂ©ressant est le matĂ©riel qui compose la documentation » mise en place Ă  partir de 1947. Ce systĂšme de documentation, source d’information pour les sƓurs de l’époque sur des courants thĂ©ologiques, sociaux et politiques, nous renseigne aujourd’hui sur les donnĂ©es scientifiques dont elles disposaient, sur les journaux qu’elles lisaient ou les courants de pensĂ©es qu’elles apprĂ©ciaient. 26L’implication ou la non-implication des religieuses dans les combats sociaux ou politiques de leur temps, les Ă©volutions des liens communautaires, de l’identitĂ© missionnaire et des reprĂ©sentations de l’Autre peuvent ĂȘtre analysĂ©s grĂące au bulletin de liaison qui existe sous diffĂ©rents noms depuis 1895 jusqu’à nos jours [47]. L’exploration du corpus photographique qui se trouve Ă  Rome reste Ă©galement Ă  faire. Il peut ĂȘtre trĂšs riche pour apprĂ©hender diffĂ©rents questionnements de l’anthropologie visuelle. Les photographies qui accompagnent l’article de Jean-Marie Bouron donnent un aperçu de la construction des identitĂ©s missionnaires l’image du missionnaire broussard », aventurier et solitaire incarne une certaine virilitĂ©, tandis que la reprĂ©sentation typique des religieuses les montre entourĂ©es des femmes ou de filles au sein de la station missionnaire, de l’école ou du dispensaire. 27Les archives des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame permettent aussi, Hildegunde Schmidt le souligne, une approche quantitative des Ɠuvres de la congrĂ©gation et de ses membres de 1895 jusqu’à nos jours. Les statistiques et registres permettent une analyse prĂ©cise des dynamiques de recrutement gĂ©ographiques et sociales et des dĂ©parts en mission. Nous sommes donc en prĂ©sence d’une documentation abondante qui permet Ă  la fois d’étudier les significations d’une entreprise singuliĂšre grĂące aux diaires, rapports annuels, bulletins de liaison et diffĂ©rents Ă©crits des sƓurs et de mesurer son importance numĂ©rique grĂące aux statistiques et missionnaires en Afrique de l’Est et de l’Ouest28Dans son texte, Anne Cornet s’appuie amplement sur les registres des archives afin de dĂ©terminer le nombre de SƓurs Blanches en service entre 1920 et 1940 au Rwanda et d’analyser scrupuleusement leur action sanitaire. Une lecture attentive des statistiques des consultations lui permet de souligner l’importance du personnel local qui intervenait en amont et en aval du travail prestĂ© par les religieuses europĂ©ennes. À cĂŽtĂ© des SƓurs Blanches, Ɠuvraient des auxiliaires locaux et des sƓurs africaines dans les hĂŽpitaux et dispensaires. Les donnĂ©es chiffrĂ©es laissent transparaĂźtre la somme considĂ©rable de travail effectuĂ© par ces personnes dont on ne trouve guĂšre d’autres traces dans les archives. Ainsi, l’interprĂ©tation des statistiques et la lecture des registres permettent d’étayer l’hypothĂšse de cet article selon laquelle le rĂŽle des femmes missionnaires dĂ©pend du paysage religieux qu’elles trouvent sur place la prĂ©sence d’autres sociĂ©tĂ©s missionnaires, de religieuses africaines etc. ainsi que du cadre juridique mis en place par les pouvoirs politiques coloniaux. En Afrique de l’Est, particuliĂšrement au Rwanda Ă©tudiĂ© par Anne Cornet, les SƓurs Blanches se retrouvent dĂšs leur arrivĂ©e parmi d’autres religieuses catholiques et protestantes. 29Les colonies belges ont eu la particularitĂ© de nommer des missions nationales » dont faisaient parti les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique et d’autres congrĂ©gations catholiques, mais non pas les protestants. Les SƓurs Blanches Ă©taient ainsi liĂ©es par un contrat au gouvernement colonial et recevaient des subsides pour leurs services rendus dans le domaine de la santĂ©. Ces rapports privilĂ©giĂ©s avec l’État et les concurrences qui en rĂ©sultaient autour de la captation des subventions entre les deux branches missionnaires amenĂšrent Ă  la sĂ©paration entre PĂšres Blancs et SƓurs Blanches plus vite qu’en Afrique de l’Ouest oĂč les constellations de pouvoirs se prĂ©sentaient diffĂ©remment. Anne Cornet met en Ă©vidence comment l’utilitĂ© sociale des religieuses dans le domaine sanitaire et leur intĂ©gration dans les politiques de santĂ© coloniales leur ont permis de nĂ©gocier l’autonomie vis-Ă -vis des PĂšres. Elles se vouaient Ă  la protection maternelle et infantile, un secteur dĂ©laissĂ© Ă  la fois par les PĂšres Blancs et par l’État. Leur capacitĂ© d’adaptation leur permit ainsi de marquer de leur empreinte ce pan non nĂ©gligeable du secteur de la santĂ©, abandonnĂ© par les instances officielles. Bien qu’elles se soient situĂ©es Ă  l’écart des dĂ©cisions stratĂ©giques, elles n’hĂ©sitĂšrent pas Ă  faire intervenir le ministre des Colonies pour dĂ©fendre leur position afin de jouir d’une certaine autonomie. Si leurs marges de manƓuvre furent limitĂ©es, elles surent pourtant les exploiter avec habiletĂ© et sens diplomatique pour dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts de leur congrĂ©gation. 30Les religieuses structuraient l’offre de soins au Rwanda en ce qui concerne les mĂ©tiers de la santĂ©, l’implantation gĂ©ographique des Ă©tablissements et l’orientation des activitĂ©s mĂ©dicales. Il paraĂźt alors Ă©vident, conclut Cornet, que l’on ne peut nĂ©gliger les activitĂ©s sanitaires des religieuses ni dans l’analyse contemporaine du secteur de la santĂ©, ni mĂȘme dans l’apprĂ©hension des phĂ©nomĂšnes dĂ©mographiques actuels. 31Le texte de Jean-Marie Bouron prĂ©sente la situation des SƓurs Blanches dans un contexte religieux trĂšs diffĂ©rent de celui du Rwanda. Il analyse les constellations missionnaires en Afrique de l’Ouest, notamment en Haute-Volta et au nord de la Gold Coast, oĂč les SƓurs Blanches restent jusqu’à la Seconde Guerre mondiale la seule congrĂ©gation fĂ©minine. La premiĂšre congrĂ©gation locale y est fondĂ©e seulement en 1924 contrairement au Rwanda oĂč les premiĂšres religieuses africaines s’organisent dĂ©jĂ  Ă  partir de 1919. L’analyse d’une pĂ©riode relativement longue de 1912 Ă  1960 permet de souligner les changements intervenus et leurs influences sur l’institution. Durant cette pĂ©riode, les stratĂ©gies d’évangĂ©lisation changent. Les missionnaires ne se focalisent plus uniquement sur la conversion des chefs et des Ă©lites locaux, mais de plus en plus sur l’évangĂ©lisation des femmes et des jeunes. En consĂ©quence, l’apostolat parmi les femmes par les SƓurs Blanches bĂ©nĂ©ficie de la considĂ©ration dĂ©cisive des deux instituts de Lavigerie [48]. C’est aussi durant cette pĂ©riode que, pour la premiĂšre fois, une personnalitĂ© fĂ©minine affirmĂ©e, avec un rĂ©seau de connaissances important dans le monde catholique, scientifique et politique, se dĂ©gage de l’image collective des SƓurs Blanches. SƓur Marie-AndrĂ© du SacrĂ© CƓur intĂšgre sa congrĂ©gation dans le tissu de relations transnationales entre l’Afrique et l’Europe. 32Quant Ă  la relation entre PĂšres Blancs et SƓurs Blanches, Jean-Marie Bouron met en Ă©vidence l’importance du contexte local. Les espaces de nĂ©gociation susceptibles d’introduire au niveau gĂ©nĂ©ral de nouvelles relations se tractent localement selon des modalitĂ©s diffĂ©rentes. Au Rwanda, nous l’avons vu Ă  travers l’analyse d’Anne Cornet, les religieuses nĂ©gocient leur autonomie grĂące Ă  leur implication dans le domaine sanitaire tandis qu’en Haute-Volta et au nord Ghana les SƓurs Blanches vont trouver dans leur travail apostolique les fruits de leur Ă©mancipation. Parce qu’elles prĂ©tendent contribuer Ă  la libĂ©ration » des femmes africaines, elles vont pouvoir revendiquer davantage d’initiatives auprĂšs des PĂšres Blancs. 33Jean-Marie Bouron attire notre attention sur les relations triangulaires, peu Ă©tudiĂ©es dans la littĂ©rature scientifique, qui dĂ©passent la frontiĂšre du genre les rapports entre diffĂ©rentes congrĂ©gations fĂ©minines et les PĂšres Blancs ainsi que ceux entre les SƓurs Blanches, les sƓurs africaines et les PĂšres Blancs. La rivalitĂ© entre les Franciscaines missionnaires de Marie et les SƓurs Blanches encourage les PĂšres Blancs Ă  prendre position. Quant Ă  la relation avec les religieuses autochtones, elle permet aux SƓurs Blanches de se dĂ©charger du poids de la domination des PĂšres en exerçant Ă  leur tour une forme d’hĂ©gĂ©monie sur les sƓurs africaines. Auxiliaires des pĂšres, les membres de la SociĂ©tĂ© de Notre-Dame d’Afrique trouvent dans les religieuses autochtones de nouvelles subordonnĂ©es. En prenant en compte l’ensemble de la situation missionnaire et non pas seulement la relation entre les PĂšres et les SƓurs, on dĂ©couvre des religieuses capables de s’approprier une forme d’autoritĂ© prompte Ă  les inscrire dans un rapport de pouvoir qui leur est favorable. 34Un Ă©lĂ©ment important, qui a poussĂ© les religieuses Ă  Ɠuvrer pour l’autonomie, est l’aspect Ă©conomique. Le texte de Cornet le souligne pour le Rwanda, celui de Bouron pour la Haute Volta et le nord du Ghana. Dans ces derniers territoires, l’Institut fĂ©minin exige en 1950 la gestion des revenus captĂ©s en Occident et une rĂ©tribution pour des services pastoraux. Les religieuses revendiquent le droit de se suffire Ă  elles-mĂȘmes. De la sujĂ©tion Ă  l’émancipation, la question des rapports entre SƓurs Blanches et PĂšres Blancs dĂ©pend des constellations missionnaires, des aspects Ă©conomiques et Ă©videmment des Ă©poques historiques. La professionnalisation progressive des religieuses et le contexte de la dĂ©colonisation ont jouĂ© en faveur d’une plus grande autonomie de la congrĂ©gation de Notre-Dame d’Afrique Ă  partir des annĂ©es de religieuses catholiques35L’article de Katrin Langewiesche suit les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique de la dĂ©colonisation jusqu’à l’époque postcoloniale. Au premier plan de l’argumentation de cet article, se trouvent le processus historique de l’affranchissement des hiĂ©rarchies coloniales, puis le maintien des rĂ©seaux catholiques transnationaux depuis l’époque coloniale, auxquels s’ajoutent les rĂ©seaux ouest-africains laĂŻcs, et enfin la place des congrĂ©gations fĂ©minines catholiques dans la sociĂ©tĂ© civile transnationale contemporaine. Bien qu’il y ait de plus en plus de travaux scientifiques sur des femmes missionnaires, les publications sur les congrĂ©gations africaines et leur travail restent rares [49]. Katrin Langewiesche attire l’attention sur cet aspect en Ă©tudiant les rapports entre les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique et les religieuses africaines qu’elles ont formĂ©es. L’article examine une relation particuliĂšre, celle entre les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique et les SƓurs de l’ImmaculĂ©e Conception de Ouagadougou au Burkina Faso. Ce cas est reprĂ©sentatif de nombreuses autres situations comparables telles qu’on peut les observer depuis la pĂ©riode coloniale jusqu’à l’époque postcoloniale. La parentĂ© symbolique est un Ă©lĂ©ment constitutif de la soliditĂ© et de la longĂ©vitĂ© des relations entre les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique et les nouvelles congrĂ©gations africaines. La parentĂ© fictive peut ĂȘtre interprĂ©tĂ©e dans cette optique comme un tremplin pour penser et pratiquer des formes de solidaritĂ© entre instituts autonomes qui s’engagent autant pour la charitĂ© que pour le dĂ©veloppement. Les missionnaires s’investissent de plus en plus dans des rĂ©seaux transnationaux pour dĂ©fendre leur position ou pour dĂ©noncer une situation politique. En s’appuyant sur les religieuses africaines et leurs rĂ©seaux missionnaires, elles assurent l’efficacitĂ© de leurs actions. La dimension rĂ©ticulaire de la mission est trĂšs importante, Ă  la fois au niveau local, comme on le voit pour l’évangĂ©lisation proprement dite, mais aussi au niveau global, comme on le voit Ă  travers l’exemple de l’engagement des religieuses contre le trafic sexuel. Un rĂ©seau de 252 congrĂ©gations fĂ©minines lutte dans 36 pays contre la traite des ĂȘtres humains. Ian Linden qualifiait la rĂ©ponse des religieuses au trafic sexuel comme une histoire mĂ©connue de la mondialisation » [50]. Les catĂ©gories du secours religieux et de l’humanitaire s’interpĂ©nĂštrent dans ces rĂ©seaux. Les missionnaires s’intĂšgrent ainsi dans la sociĂ©tĂ© civile transnationale et dĂ©passent le cadre strictement Ă  la lecture des articles de ce dossier, on peut se demander si un regard historique et contemporain sur les activitĂ©s des congrĂ©gations catholiques dans les sociĂ©tĂ©s africaines modernes n’amĂšnerait pas Ă  une réévaluation du dynamisme catholique, que l’on identifie souvent du cĂŽtĂ© des charismatiques et moins du cĂŽtĂ© du catholicisme classique » issu de la mission. Par leurs modes de vie, les religieuses catholiques introduisent une idĂ©e fondamentalement nouvelle en Afrique une vie communautaire entre femmes cĂ©libataires dĂ©diĂ©e aux pauvres. Ceci constitue certainement une des ruptures majeures rĂ©pandue en Afrique par la christianisation, mais qui est – malgrĂ© sa radicalitĂ© – relativement peu Ă©tudiĂ©e par les sciences sociales. 37Les SƓurs Blanches ont sans doute prĂ©parĂ© l’opinion publique africaine Ă  voir intervenir des femmes dans un certain nombre d’activitĂ©s et dans la sphĂšre publique. En mĂȘme temps, elles ont contribuĂ© Ă  propager l’idĂ©e tenace qu’il y aurait des mĂ©tiers spĂ©cifiquement fĂ©minins, dans l’éducation et surtout dans les diffĂ©rents secteurs de la santĂ© et de la protection sociale et qu’en dehors de ces mĂ©tiers, la place de l’épouse serait auprĂšs des enfants et du mari. Dans leurs pratiques quotidiennes, elles montraient et propageaient les normes culturelles europĂ©ennes de leur Ă©poque. Quelques SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique ont rĂ©flĂ©chi Ă  des mĂ©thodes d’enseignement ou de soins alternatives relativement tĂŽt. SƓur M. Claver 1890-1985 a Ă©tabli un herbier qui contient 150 fiches de plantes avec leurs descriptions et l’utilisation locale [51]. Mais c’est surtout aprĂšs les annĂ©es 1970 qu’elles ont pris en compte les pratiques mĂ©dicales ou Ă©ducatives autochtones [52]. On ne peut guĂšre les caractĂ©riser comme avant-gardistes dans ces domaines. Cependant, au-delĂ  de formulations paternalistes, banales jusqu’aux annĂ©es 1960, qui agacent nos sensibilitĂ©s contemporaines, au-delĂ  des clichĂ©s ethnocentristes, la vision des Africains que les religieuses affichent dans leurs Ă©crits exprime la conviction profonde d’une Ă©galitĂ© de classes, de races et de sexes devant Dieu. Sr. AndrĂ©e-Marie du SacrĂ©-CƓur est une figure emblĂ©matique de cette attitude. Elle dĂ©fend les droits des femmes africaines et l’abolition des travaux forcĂ©s avec un paternalisme et une prĂ©tention de supĂ©rioritĂ© propres Ă  l’époque coloniale. 38La part d’autonomie dont disposaient les religieuses face aux autoritĂ©s masculines demeure matiĂšre Ă  dĂ©bat. Les trois articles de ce dossier ont apportĂ© des Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse en ce qui concerne les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique. Mais pour pouvoir rĂ©pondre de maniĂšre diffĂ©renciĂ©e et gĂ©nĂ©ralisĂ©e, la multiplication des monographies critiques de congrĂ©gations missionnaires fĂ©minines reste indispensable [53]. Dans un contexte contemporain, la question est de savoir si des congrĂ©gations fĂ©minines peuvent ĂȘtre les centres d’un pouvoir alternatif au sein de l’Église catholique. Cette derniĂšre question reste Ă©galement Ă  Ă©tudier en dĂ©tail par des Ă©tudes de cas dans diffĂ©rentes aires gĂ©ographiques [54]. En examinant les diffĂ©rences entre les missions protestantes et catholiques, certains auteurs soutiennent l’idĂ©e que l’existence d’institutions de femmes, virtuoses du religieux mais non ordonnĂ©es, serait plus profitable Ă  une situation auto-dĂ©terminĂ©e des femmes qu’une admission des femmes parmi le clergĂ© ordonnĂ© ou comme accompagnatrices de leurs Ă©poux [55]. 39Les Ă©tudes prĂ©sentĂ©es dans ce dossier mettent en Ă©vidence que l’histoire des femmes missionnaires ne peut pas ĂȘtre comprise uniquement dans le contexte de l’histoire religieuse ou de l’histoire coloniale africaine. Les actions et le rayonnement des religieuses - missionnaires furent influencĂ©s par des multiples courants politiques, sociaux et spirituels autant au niveau local qu’international. La constitution de rĂ©seaux transnationaux entre l’Europe et l’Afrique est une caractĂ©ristique des missionnaires que Rebekka Habermas qualifie comme un des most entangled groups » du xixe siĂšcle [56]. Rebekka Habermas souligne, dans un article sur les missions protestantes allemandes, que la perspective transnationale permet d’attirer l’attention sur l’importance de la prĂ©sence missionnaire et son rĂŽle pour la sociĂ©tĂ© allemande elle-mĂȘme. Elle dĂ©crit les missionnaires non pas seulement comme des acteurs en Afrique, mais aussi comme des protagonistes qui influencent en mĂȘme temps leur sociĂ©tĂ© d’origine. Elle met en lumiĂšre les interconnexions en utilisant la notion d’ espaces de communication transnationales ». Ces rĂ©percussions sur les sociĂ©tĂ©s d’origines des missionnaires, notamment dans le transfert des savoirs, ont Ă©tĂ© montrĂ©es Ă©galement dans un contexte britannique, norvĂ©gien et suisse, essentiellement pour des missionnaires-hommes [57]. Depuis la deuxiĂšme moitiĂ© du xxe siĂšcle, le dĂ©veloppement des sociĂ©tĂ©s civiles affiche des dimensions de plus en plus transnationales. Les travaux rĂ©cents, qui analysent la constitution d’une sociĂ©tĂ© civile [58] dans diffĂ©rents pays africains, se limitent souvent Ă  une discussion sur le rĂŽle des Ong dans cet espace entre l’État et les populations, tout en reconnaissant qu’il y a d’autres acteurs collectifs qui s’insĂšrent dans cet espace, notamment les mouvements islamiques, les Églises chrĂ©tiennes et les congrĂ©gations religieuses. Ce dossier contribue, avec les diffĂ©rents articles, au champ d’études qui Ă©merge autour de la sociĂ©tĂ© civile transnationale » que les missionnaires du xixe siĂšcle ont prĂ©parĂ©e et dont font partie les religieuses contemporaines. Aujourd’hui, les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique se situent elles-mĂȘmes explicitement dans cette globalisation qu’elles veulent façonner selon leur charisme 40 L’Afrique fait partie d’un monde de plus en plus interconnectĂ©. OĂč que nous soyons, nous soutenons les efforts faits pour que l’Afrique soit reconnue et devienne partenaire, Ă  part Ă©gale, Ă  l’échelle mondiale » [59]. Notes [1] Fiona Bowie, Deborah Kirkwood, Shirley Ardener eds., Women and Missions Past and Present, Oxford, Berg, 1993. [2] Ce livre est la version allĂ©gĂ©e de sa thĂšse Une forme d’expansion française les congrĂ©gations religieuses fĂ©minines hors d’Europe, de Richelieu Ă  nos jours. Histoire d’une diaspora, IEP, Paris, 1992. [3] Entre autres M. T. Huber, N. Lutkehaus eds., Gendered Missions. Women and Men in Missionary Discourse and Practice, University of Michigan Press, 1999 ; GeneviĂšve Lecuir-Nemo, Anne-Marie Javouhey, Fondatrice de la congrĂ©gation des SƓurs de Saint-Joseph de Cluny 1779-1851, Paris, Karthala, 2001 ; Brouwer, Modern Women Modernizing Men The Changing Missions of three Professional Women in Asia and Africa, 1902-69, Vancouver, Ubc Press, 2002 ; Phyllis M. Martin, Catholic Women of Congo-Brazzaville, Bloomington, Indiana University Press, 2009 ; Sarah A. Curtis, Civilizing Habits Women Missionnaries and the Revival of French Empire, Oxford, Oxford University Press, 2010 ; les dossiers thĂ©matiques de Social Sciences § Missions, 2005, n° 16 Women and Missions et de la revue Histoire et Missions ChrĂ©tiennes, 2010, n° 16 L’autre visage de la mission les femmes ». [4] Sarah Curtis, À la dĂ©couverte de la femme missionnaire », Histoire et Missions ChrĂ©tiennes, 2010, n° 16 5-18. [5] Ceci est le cas pour l’ouvrage de Sr. Marie-AndrĂ©e du SacrĂ©-CƓur, Histoire des origines de la congrĂ©gation des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique 1869-1892 publiĂ© en 1946 Ă  Alger et la polycopie de Sr. Marie Lorin, AprĂšs l’histoire des origines de la congrĂ©gation 1910-1974, publiĂ©e en 2000. [6] Par exemple les SƓurs de Notre-Dame des ApĂŽtres et la SociĂ©tĂ© des Missions Africaines Sma. [7] Sans ĂȘtre exhaustif, on peut nommer les Ă©tudes suivantes sur les PĂšres Blancs J. Dean O’Donnell, Jr., Lavigerie in Tunisia The Interplay of Imperialist and Missionary, Athens, 1979 ; Jean Audouin, EvangĂ©lisation du Mossi par les PĂšres Blancs, approche socio-historique. ThĂšse de 3e cycle. Paris, Ehess, 1982 ; Joseph-Roger de Benoist, Église et pouvoir colonial au Soudan français. Paris, 1987 ; Vous avez dit PĂšres Blancs » ? dossier thĂ©matique Histoire & Missions ChrĂ©tiennes, n° 8, 2008 ; Aylward Shorter, Cross § Flag in Africa, The White Fathers » during the Colonial Scramble 1892-1914, New York, Orbis Books, 2006 ; Aylward Shorter, African Recruits and Missionary Conscripts The White Fathers and the Great War 1914-1922, London, 2007 et The White Fathers and the Second World War 1936-1947, London, 2008, Missionaries of Africa History Project ; Jean-Claude Ceillier, Histoire des Missionnaires d’Afrique PĂšres Blancs. De la fondation par Mgr. Lavigerie Ă  la mort du fondateur 1868-1892, Paris, Karthala, 2008 ; Jean-Marie Bouron, ÉvangĂ©lisation parallĂšle et configurations croisĂ©es. Histoire comparative de la christianisation du Centre-Volta et du Nord-Ghana 1945-1960, thĂšse d’Histoire sous la direction de MM. Bernard Salvaing, UniversitĂ© de Nantes et Magloire SomĂ©, UniversitĂ© de Ouagadougou, 2013. Articles publiĂ©s sur les SƓurs Blanches Bruno Doti Sanou, SƓur Marie-AndrĂ© du SacrĂ© CƓur jugĂ©e par ses consƓurs missionnaires de Haute-Volta. », Femmes en Mission, Actes de la xie session du Credic Ă  Saint Flour, Éditions Lyonnaises d’art et d’histoire, Lyon, 1991 247-268 ; AndrĂ©e Dore-Audibert et Annie Morzelle, Religieuse en Afrique SƓur Marie AndrĂ© du SacrĂ© CƓur, Laval, SiloĂ«, 1991 ; François Renault, Le Cardinal Lavigerie, 1825-1892, Paris, Fayard, 1992, Chapitre viii Les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, Paris, 1992, p. 500-521 ; Laurent Fourchard, SƓur Marie-AndrĂ© du SacrĂ©-CƓur, Les conditions du travail de la femme dans les pays de colonisation, 1935 », Clio 6, 1997, p. 195-200 ; Florence Bobin, SƓurs Blanches et femmes voltaĂŻques. Regards croisĂ©s sur l’ouvroir d’Ouagadougou 1917-1954 », HĂ©lĂšne d’Almeida-Topor, Monique Lakoum et Gerd Spittler eds., Le travail en Afrique Noire, Paris, Karthala, 2003 p. 261-282 ; Anne Cornet, Politiques de santĂ© et contrĂŽle social au Rwanda, Paris, Karthala, 2011, p. 253-292. [8] Les premiĂšres fondations remontent Ă  la charniĂšre du xixe et du xxe siĂšcle, mais la majoritĂ© des congrĂ©gations s’installent aprĂšs la seconde guerre mondiale en Afrique subsaharienne Elisabeth Dufourcq, Approche dĂ©mographique de l’implantation hors d’Europe des congrĂ©gations religieuses fĂ©minines d’origine française », Population, 43e annĂ©e, n° 1, 1988, p. 45-76, ici p. 64. [9] Sr. Marie-AndrĂ©e du SacrĂ©-CƓur, Histoire des origines, op. cit., p. 707. [10] Missions d’Afrique, revue des PĂšres Blancs, 1938, p. 48-49, 234-235 ; et 1939 p. 18-19 citĂ© selon Sr. Marie Lorin, AprĂšs l’histoire des origines, 2000, p. 63. [11] Les Franciscaines Missionnaires de Marie arrivent Ă  Dissin Haute Volta et Ă  Jirpa Ghana en 1939. Elles sont suivies de beaucoup d’autres congrĂ©gations surtout aprĂšs la guerre Marie Lorin, AprĂšs l’histoire des origines, op. cit.. [12] Anne Cornet, Portrait de groupe avec dames. La prĂ©sence missionnaire fĂ©minine occidentale au Rwanda de 1920 Ă  1940 », Social Sciences & Missions, n° 16, 2005, p. 71-102, ici p. 77. [13] Les SƓurs Missionnaires Notre-Dame des ApĂŽtres NDA ont Ă©galement formĂ© plusieurs congrĂ©gations locales dans les pays oĂč elles furent envoyĂ©es Elisabeth Dufourcq, Approche dĂ©mographique de l’implantation hors d’Europe des congrĂ©gations religieuses fĂ©minines d’origine françaises », Population, 43e annĂ©e, n° 1, 1988, p. 45-76, ici p. 56. [14] SƓur Marie Lorin, AprĂšs l’histoire des origines, op. cit. [15] Ibid. [16] Katrin Langewiesche, Hors du cloĂźtre et dans le monde. Des SƓurs catholiques comme actrices transnationales. », Social Sciences and Mission 25 3, 2012, p. 195-224 ; Actrices du quotidien. CongrĂ©gations fĂ©minines en Haute Volta lors de l’indĂ©pendance » in Odile Goerg, Didier Nativel & Jean-Luc Martineau Ă©d.. [17] Les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique ne constituent pas d’exception Ă  cet Ă©gard. Chantal Paisant rappelle qu’il n’y a pas de formation thĂ©ologique pour les religieuses avant la fin du xixe siĂšcle Chantal Paisant Ă©d., La mission au fĂ©minin. Anthologie de textes missionnaires, Brepols, Turnhout, 2009, p. 43. [18] FondĂ© en 1954 pour la formation spirituelle et thĂ©ologique des religieuses qui n’étaient pas Ă  cette date admises dans les universitĂ©s pontificales, fermĂ© en 2005. [19] Les informations concernant l’origine sociale et la formation scolaire des religieuses et son Ă©volution au fil du temps sont tirĂ©es de Marie Lorin, AprĂšs l’histoire des origines, op. cit., en particulier p. 111-141. [20] AprĂšs 1860 et plus encore 1870, le mouvement missionnaire s’accĂ©lĂšre en France avec l’ouverture vers les missions de congrĂ©gations auparavant implantĂ©es uniquement en France et surtout avec la crĂ©ation de congrĂ©gations missionnaires spĂ©cialisĂ©es Claude Langlois, Le catholicisme au fĂ©minin, Paris, Cerf, 1984, p. 443. [21] Sophie Hasquenoph, Histoire des ordres et congrĂ©gations religieuses en France du Moyen Âge Ă  nos jours, Paris, Champ Vallon, 2009, p. 1037. [22] Entretiens janvier 2006 et mai 2008. [23] consultĂ© fĂ©vrier 2013, caractĂšres en gras dans l’original. Texte du Chapitre gĂ©nĂ©ral 2005. [24] Chantal Paisant ed., La mission au fĂ©minin, op. cit., p. 23. [25] Par exemple, la Church Missionnary Society recrutait exclusivement parmi les britanniques, les Dames Bernadines d’Audenaerde parmi les belges Anne Cornet, Portrait de groupe avec dames. La prĂ©sence missionnaire fĂ©minine occidentale au Rwanda de 1929 Ă  1940 », Social Sciences and Missions, n° 16, 2005, p. 71-102, ici p. 80. [26] L’ouverture du premier noviciat aux États-Unis en 1949 et en Espagne en 1954 SƓur Marie Lorin, AprĂšs l’histoire des origines, op. cit., p. 112. [27] En 1946, l’institut se compose de 597 Françaises, 281 Belges, 162 Canadiennes, 248 Hollandaises, 104 Allemandes, 14 AmĂ©ricaines, 1 Espagnole ; en 1966 quand la congrĂ©gation avait le plus grand chiffre de sƓurs 683 Françaises, 353 Belges, 346 Canadiennes, 306 Hollandaises, 222 Allemandes, 63 AmĂ©ricaines et 81 Espagnoles. Statistiques de la congrĂ©gation fournies par Sr. Hildegunde Schmidt. [28] Lettres Circulaires de MĂšre Marie-Louise n° 15, avril 1952, p. 7, citĂ© selon SƓur Marie Lorin, AprĂšs l’histoire des origines, op. cit., p. 90. [29] Katrin Langewiesche, Hors du cloĂźtre et dans le monde. Des SƓurs catholiques comme actrices transnationales. », Social Sciences and Mission 25 3, 2012, p. 195-224. Sur le lien entre des carriĂšres Ă©piscopales et la fondation de congrĂ©gations religieuses voir Patricia Wittberg, The rise and fall of Catholic religious orders a social movement perspective, Albany, University of New York Press, 1994, p. 84-89. [30] Les SƓurs Disciples du Divine MaĂźtre Sddm ont acceptĂ© des africaines en 1980, les SƓur de Saint Gildas en 1987. Toutes ces informations sont tirĂ©es de Spiritus n° 109, tome xxviii, dĂ©cembre 1987 et du site des Sndps consultĂ© en mars 2013 et des entretiens avec une Sddm en mai 2010. [31] Sarah Curtis, Civilizing Habits
, op. cit., p. 269. [32] CitĂ© selon Anne Cornet, Portrait de groupe avec dames », 2005, p. 78. [33] François Renault, Le Cardinal Lavigerie, op. cit., p. 520. [34] Par exemple, les SƓurs de Notre-Dame des Missions fondĂ©es Ă  l’instigation de la SociĂ©tĂ© de Marie 1861, les Missionnaires de Notre-Dame des ApĂŽtres 1876, collaboratrices de la SociĂ©tĂ© des Missions africaines et les Filles de Notre-Dame du SacrĂ©-CƓur d’Issoudun 1874/1882 liĂ©es Ă  l’institut masculin des Missionnaires du SacrĂ©-CƓur 1854. Voir Chantal Paisant, La mission au fĂ©minin, op. cit., p 41 et le site consultĂ© en fĂ©vrier 2013. [35] Il est intĂ©ressant de noter Ă  ce propos que l’internationalisation des congrĂ©gations françaises est surtout le fait de congrĂ©gations [
] qui [
] n’ont pas de branches masculines qui les contrĂŽlent. » Claude Langlois, Le catholicisme au fĂ©minin, op. cit., p. 444. La condition fĂ©minine des religieuses est Ă©galement au centre du livre d’Yvonne Turin, Femmes et Religieuses au XIXe siĂšcle, Paris, Nouvelle CitĂ©, 1989. [36] On trouvera un rĂ©sumĂ© de cette lutte pour l’autonomie dans SƓur Marie Lorin, AprĂšs l’histoire des origines, 2000 87-89. Les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique utiliseront cette espace d’autonomie qu’elles se sont créées au sein de l’Église catholique pour exprimer librement leurs avis qui, parfois s’opposent Ă  celle du Vatican. On peut lire un exemple dans Ian Linden, Global Catholicism. Diversity and Change since Vatican II, London, Hurst & Company, 2009, p. 268. [37] Le nouveau contrat entre PĂšres Blancs et SƓurs Blanches fut successivement prĂ©sentĂ© Ă  chaque province et Ă  chaque chef de mission au cours des voyages de la MĂšre supĂ©rieure Sr. Marie Lorin, AprĂšs l’histoire des origines, 2000, p. 89. [38] En ce qui concerne les missions françaises, on peut lire le livre de Jean Pirotte ed., Les conditions matĂ©rielles de la mission. Contraintes, dĂ©passements et imaginaires xviie – xxe siĂšcles. Paris, Karthala, 2005 ; Clancy-Smith souligne les liens entre l’accĂšs aux propriĂ©tĂ©s et bĂątiments et l’expansion des SƓurs de Saint-Joseph de l’Apparition en Tunisie Julia Clancy-Smith, Muslim Princes, Female Missionnaries, and Trans-Mediterranean Migrations The SƓurs de Saint-Joseph de l’Apparition in Tunisia, 1840-1881 » in Owen White, Daughton eds., In God’s Empire. French Missionnaries and the Modern World, Oxford, Oxford University Press, 2012, p. 109-128. [39] Une excellente Ă©tude rĂ©cente sur ce sujet est celle d’Isabelle Jonveaux, Le monastĂšre au travail. Le royaume de Dieu au dĂ©fi de l’économie, Paris, Bayard, 2011. [40] La premiĂšre procureuse de la congrĂ©gation fut Sr. Elfriede Bohn. Les informations sur la situation Ă©conomique des SƓurs Missionnaires aprĂšs la sĂ©paration avec les PĂšres sont tirĂ©es de Sr. Marie Lorin, AprĂšs l’histoire des origines, op. cit. et d’une notice de Sr. Elfriede Bohn ainsi que des communications de l’économe en 2009. [41] Chantal Paisant, Des lettres aux Annales » in Jean Pirotte dir., Les conditions matĂ©rielles de la mission, Paris Karthala, 2005, p. 429-452. [42] Sur les transformations de la charitĂ© et le rĂŽle des missionnaires dans la mise en place des rĂ©seaux d’aide et de dĂ©veloppement on peut lire entre autres Richard Hölzl, Editorial, in Werkstatt Geschichte, 57-1, 2011 ; Claude Prudhomme, De la mission aux Ong de solidaritĂ© internationale quelle continuitĂ© ? » in Bruno Duriez, François Mabill et Kathy Rousselet Ă©d., Les ONG confessionnelles. Religion et action internationale, Paris, l’Harmattan, 2007, p. 55-70 ; Richard Drevet, Le financement des missions catholiques au xixe siĂšcle. Du plan de la charitĂ© collective Ă  la rĂ©alitĂ© des donations privĂ© » in Jean Pirotte, Les conditions matĂ©rielles, op. cit., p. 289-304. [43] consultĂ© en fĂ©vrier 2013. [44] Communication de l’économe des Smnda en mars 2009 et en avril 2013. [45] Sur la diversitĂ© des formes d’écriture des catholiques en mission, voir Chantal Paisant Ă©d., La mission au fĂ©minin. Anthologie de textes missionnaires, op. cit. [46] Une analyse du bulletin de liaison de 1958 Ă  1962 met en Ă©vidence une prudence en matiĂšre politique et un effacement derriĂšre l’opinion de la hiĂ©rarchie ecclĂ©siastique. Le bulletin reprend les avis du SupĂ©rieur gĂ©nĂ©ral des PĂšres Blancs n° 181, janvier 1960 ou des Ă©vĂȘques n° 169, janvier 1959 concernant les mutations politiques en Afrique. Voir Katrin Langewiesche, Actrices du quotidien. CongrĂ©gations fĂ©minines en Haute Volta lors de l’indĂ©pendance », op. cit.. [47] Pour comparaison les Annales des franciscaines missionnaires de Marie sont publiĂ©es la premiĂšre fois en 1886. C’est la premiĂšre revue Ă©ditĂ©e par un institut missionnaire fĂ©minin en France. Leur originalitĂ© consiste dans l’articulation de la dimension interne bulletin de liaison pour les membres et externe revue destinĂ© au grand public pour drainer des fonds pour les missions. Cf. Chantal Paisant, Des lettres aux Annales » in Jean Pirotte dir., Les conditions matĂ©rielles de la mission, op. cit., p. 429-452. Entre 1896 et 1905, le mouvement de crĂ©ation de bulletins pĂ©riodiques missionnaires s’accroĂźt considĂ©rablement avec 45 nouvelles publications. Cf. Richard Drevet, Le financement des missions catholiques au xixe siĂšcle » in Jean Pirotte dir., Les conditions matĂ©rielles, op. cit., p. 289-304, ici 301. [48] Sarah A. Curtis dĂ©crit ces changements dans les stratĂ©gies d’évangĂ©lisation qui donnent de plus en plus de valeur au travail des femmes missionnaires pour les Filles de la CharitĂ© et leur travail dans l’empire ottoman. Cf. Sarah A. Curtis, Charity Begins Abroad The Filles de la CharitĂ© in the Ottoman Empire » in Owen White, Daughton eds., In God’s Empire 
, op. cit., p. 89-108. [49] On peut citer ici quelques exceptions, entre autres Mary Aquina, A Sociological Study of a Religious Congregation of African Sisters in Rhodesia », Social Compass, janvier 1967, Bd. 14 3-32 ; Brigitte Larsson, Conversion to Greater Freedom ? Women, Church, and Social Chance in North-Western Tanzania under Colonial Rule, Stockholm, 1991 ; Joan F. Burke, The Catholic Sisters are all Mamas ! Celibacy and the Metaphor of Maternity » ; Fiona Bowie, Women and Missions, 1993, p. 251-267 ; Kathleen R. Smythe, “Child of the Clan” or “Child of the Priests” Life Stories of two Fipa Catholic Sisters », The Journal of Religious History, Bd. 23 n° 1, 1999, p. 92-107 ; Ghislain de Banville, Kalouka et Zoungoula les deux premiĂšres religieuses de Brazzaville, au Congo 1892-1909, Paris, Karthala, 2000 ; Nicholas Creary, Jesuit Missionary Perspectives on the Formation of African Clergy and Religious Institutes in Zimbabwe, 1922-1959 », Le fait missionnaire, 14, 2004, p. 117-145 ; Phyllis M. Martin, Catholic Women of Congo-Brazzaville. Mothers and Sisters in Troubled Times, Bloomington and Indianapolis, Indiana University Press, 2009. [50] Ian Linden, Global Catholicisme, op. cit., p. 271, en anglais an unsung story of globalization ». [51] L’herbier est conservĂ© aux archives des Smnda Ă  Rome. [52] Concernant l’utilisation des plantes mĂ©dicinales locales par les SƓurs Blanches Sr. Flora Ridder, Heilen mit den KrĂ€ften der Natur », Afrikamissionare n° 1, 2009. Sur la formation du personnel local Sr Julienne Meys, Petit Cours de Pharmacie I. PrĂ©paration Pharmacie et II. Petit cours donnĂ© Ă  l’Aide Pharmacien, 110 p. dactylographiĂ©es, sans date. L’auteur a travaillĂ© en 1946/47 et dans les annĂ©es 1970 en Afrique Centrale. Plusieurs mĂ©thodes d’enseignement ont Ă©tĂ© Ă©laborĂ©es par des SƓurs Blanches en Afrique du Nord Sr. Lucienne Brousse, Tizi wwuccen MĂ©thode multimĂ©dia de langue tamazight » ; Sr. Madeleine Dunoyer de Segonzac, La Dynamique Naturelle de la Parole DNP ; Sr. Madeleine Prim, Cours d’Arabe Tunisien. Tous ce documents ne sont pas publiĂ©s et se trouvent dans les archives Smnda Ă  Rome. [53] Concernant le rĂŽle des Ă©vĂȘques et leur ingĂ©rence dans les affaires des congrĂ©gations durant le xixe siĂšcle on peut lire Patrica Wittberg, The Rise and Fall of Catholic Religious Orders, Albany, The State University of New York, 1994, p. 90. [54] Un exemple Ă©loquent pour ce genre d’étude est Heather L. Claussen, Unconventional Sisterhood. Feminist Catholic Nuns in the Philippines, University of Michigan Press, 2001. [55] Edward C. Lehman, Women Clergy, New Brunswick, 1985 ; Norman Etherington, The Missionary Experience in British and French Empires », Owen White, Daughton eds., In God’s Empire
, op. cit., p. 279-302, ici p. 284. [56] Rebekka Habermas, Mission im 19. Jahrhundert. Globale Netze des Religiösen », Historische Zeitschrift, Bd. 287, 2008 p. 629-679. [57] Frederick Cooper et Anna Laura Stoler eds., Tensions of Empire. Colonial Cultures in a Bourgeois World, Berkeley, University of California Press, 1997 ; Line Nyhagen Predelli, Issues of Gender, Race, and Class in the Norwegian Missionary Society in Nineteenth-Century Norway and Madagascar, New York, The Edwin Mellen Press, 2003. Elle y analyse les liens entre la mission et les discussions autour des rĂŽles des sexes dans la sociĂ©tĂ© norvĂ©gienne. Harries discutent les transferts de savoirs par des missionnaires suisses Patrick Harries, Butterflies & Barbarians. Swiss Missionaries & Systems of Knowledge in South-East Africa, Harare, Oxford and Weaver Press, 2007. Les influences missionnaires sur la constitution de diffĂ©rentes disciplines scientifiques sont Ă©tudiĂ©es dans Patrick Harris & David Maxwell eds., The Spiritual in the Secular. Missionnaries and Knowledge about Africa, Cambridge, 2012. On peut aussi lire Ă  ce sujet le dossier Mission und kulturelle Globalisierung » de la revue Geschichte und Gesellschaft. Zeitschrift fĂŒr historische Sozialwissenschaft, 36. Jhg./Heft 2, April-Juni 2010. [58] Pour une discussion critique du concept analytique de sociĂ©tĂ© civile dans un contexte non europĂ©en, on peut se rapporter aux analyses du groupe de recherche Civil society, citizenship and political mobilisation in Europe » dirigĂ© par Hinnerk Bruhns et Dieter Gosewinkel, 2005. Pour une discussion concise du concept de sociĂ©tĂ© civile », voir Paul Gifford, African Christianity. It’s Public Role, Bloomington, Indiana University Press, 1998, p. 17-20 ; Sudipta Kaviraj & Sunil Khilnani eds., Civil Society History and Possibilities, Cambridge, Cambridge University Press, 2001 ; John A. Hall & Frank Trentmann eds., Civil Society A Reader in History, Theory and Global Politics, Basingstoke, Palgrave Macmillan, 2005. [59]

tituaientun itinéraire alternatif intéressant, bien que plus malaisé. Les voyageurs pouvaient faire étape dans les monastÚres, qui en retour bénéfi-ciaient de leur aumÎne. Ces voies constituaient en outre des routes de pÚlerinage. On sait que Saint-Hilaire constituait le
Bienvenue Ă  l’Alliance Inter-MonastĂšres Nous Ɠuvronspour la croissance et le dĂ©veloppementde la vie monastiqueaujourd’huipartout dans le monde Soutenir financiĂšrement l'AIM NOUVEAU La Fondation BENEDICTUS Les Amis des MonastĂšres Ă  Travers le Monde AMTM et l’Alliance Inter-MonastĂšres AIM ont créé ensemble la Fondation Benedictus – sous l’égide de la Fondation Caritas France. La Fondation Benedictus poursuit un objet d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, Ă  but non lucratif, conforme Ă  l’objet de la Fondation Caritas France et de l'AIM. Elle a pour mission d’apporter son concours moral et financier en vue de soutenir les activitĂ©s de dĂ©veloppement social, culturel, Ă©conomique et environnemental au service de la promotion et de la dignitĂ© des populations dĂ©favorisĂ©es, en lien avec des fondations monastiques Ă  travers le monde, vivant sous la rĂšgle de saint BenoĂźt, en dehors de l’Europe occidentale et l’AmĂ©rique du Nord. Pourquoi avoir créé Benedictus ? Pour permettre, en toute sĂ©curitĂ© administrative, d’élargir les dons avec une possibilitĂ© de reçu fiscal notamment les dons dĂ©ductibles de l’IFI ImpĂŽt sur la Fortune ImmobiliĂšre, — de recevoir des legs, — et de toucher de nouveaux donateurs, de nouveaux amis des monastĂšres. Liens avec l’AIM et l’AMTM Cette Fondation abritĂ©e vient en complĂ©ment du travail de l’Alliance Inter-MonastĂšres qui reçoit directement des aides financiĂšres de la part des monastĂšres, d’organismes divers et de particuliers afin de soutenir tous les projets qui n’entrent pas dans le cadre de la Fondation Benedictus formation, construction et rĂ©novation de bĂątiments spĂ©cifiquement religieux, activitĂ©s lucratives des monastĂšres... L’association de l’AMTM, par ailleurs, poursuivra une action de sensibilisation au soutien de la vie des monastĂšres en Afrique, Asie, AmĂ©rique Latine, OcĂ©anie et Europe de l’Est. Lien vers la page de la Fondation Benedictus sur le site de Caritas France. Faire un don par la Fondation Beneditus. Faire un don directement Ă  l'AIM. Merci de votre fidĂ©litĂ© !
Louvrier du bĂątiment Ă©tait trĂšs sale aprĂšs l’incident, il a donc pris un pain de savon dans chaque main avant d’entrer dans la douche. Au moment oĂč il allait mettre la douche en marche, il a entendu trois religieuses entrer dans le vestiaire et commencer Ă  se dĂ©shabiller. L’homme a paniquĂ©, mais n’avait nulle part oĂč aller.
Faire halte dans un monastĂšre
 Vos monastĂšres doivent ĂȘtre des puits oĂč puiser l’eau vive du Christ, qui seule peut Ă©tancher la soif des hommes
 » St Jean-Paul II Trouver un monastĂšre Vous avez plusieurs possibilitĂ©s pour trouver un monastĂšre. En cliquant directement sur les points de la carte, les points rouges reprĂ©sentent plusieurs monastĂšres gĂ©ographiquement proches, en cliquant dessus la carte zoom jusqu’au moment oĂč vous apercevez des points de couleurs. Les points de couleurs correspondent aux monastĂšres par ordre, voir la lĂ©gende sous la carte. Le survol de ces points de couleurs affiche le nom et une image du monastĂšre sur la carte des monastĂšres de moniales. En cliquant sur le nom ou l’image vous ĂȘtes dirigĂ© vers la page informative du monastĂšre. RECHERCHE PAR LIEU ET DISTANCE Indiquer une ville importante proche du lieu choisi. En option vous pouvez faire varier le rayon de recherche de 30 Ă  200 km en dĂ©plaçant le curseur 30 Ă  200 vers la droite. Cliquer sur “chercher” – entre deux recherches “reset” – Pour fermer la fenĂȘtre de recherche cliquer sur l’icone “loupe”. FILTRER PAR ORDRE MONASTIQUE Faite dĂ©filer les 13 Ordres en utilisant le curseur placĂ© Ă  droite des Ordres. Cocher un des Ordres, les monastĂšres correspondants s’afficheront alors sur la carte et dans le rectangle de droite. Pour afficher le dĂ©tail d’un monastĂšre vous pouvez cliquer sur l’icĂŽne de monastĂšre. LĂ©gendes Les points rouges avec un chiffre au centre symbolisent plusieurs monastĂšres gĂ©ographiquement proche. Les points de couleurs symbolisent un monastĂšre unique. A chaque ordre est associĂ© une couleur. 4 monastĂšres Annonciades BĂ©nĂ©dictines CarmĂ©lites Cisterciennes Clarisses Dominicaines Moniales Chartreuses Moniales de BethlĂ©em Passionistes RĂ©demptoristines Religieuses du CƓur de JĂ©sus Sacramentines Sainte-Famille de Bordeaux Visitandines
Faireentrer un religieux dans un monastĂšre Solution Cette page vous aidera Ă  trouver toutes les solution de CodyCross Ă  tous les niveaux. À travers les astuces et les solutions que vous trouverez sur ce site, vous pourrez transmettre chaque indice de mots croisĂ©s.
Pour veiller au bon dĂ©roulement d’une cĂ©rĂ©monie funĂ©raire religieuse, il convient d’en connaitre les prĂ©ceptes. Le maĂźtre de cĂ©rĂ©monie Pour vivre le symbolisme religieux, il faut mettre en Ɠuvre une logistique qui le rend possible. C’est le rĂŽle des pompes funĂšbres ou de la compagnie d'assurance chargĂ©e de cette mission. Ainsi, tout convoi funĂ©raire se compose de cinq personnes les quatre porteurs, dont le chauffeur du corbillard, et le maĂźtre de cĂ©rĂ©monie. Ce dernier a la particularitĂ© d’ĂȘtre aux cĂŽtĂ©s de la famille du dĂ©funt du dĂ©but Ă  la fin des obsĂšques. Il occupe donc une place potentiellement importante. Lorsque le rĂŽle d’assistant funĂ©raire, qui reçoit la famille pour organiser les obsĂšques, et celui de maĂźtre de cĂ©rĂ©monie sont assumĂ©s par la mĂȘme personne, cela est trĂšs apprĂ©ciĂ© par les proches. Ils ont en effet Ă  leurs cĂŽtĂ©s quelqu’un qui les connaĂźt, et Ă  ce titre est plus Ă  mĂȘme de les accompagner. Le maĂźtre de cĂ©rĂ©monie est perçu comme celui qui a l’habitude de ces circonstances et qui, par consĂ©quent, guide la famille dans ses dĂ©placements. Cela suppose une attention constante aux besoins des personnes, sans jamais chercher Ă  se faire remarquer. Trop souvent, en effet, les maĂźtres de cĂ©rĂ©monie pense nĂ©cessaire de se mettre en avant, croyant que plus on les verra, mieux ils seront perçus. Or, c’est exactement l’inverse qui se produit. Un bon maĂźtre de cĂ©rĂ©monie est aussi invisible qu’efficace. A l’arrivĂ©e Ă  l’église, avant la cĂ©rĂ©monie, on trouve souvent l’assistance qui attend Ă  l’extĂ©rieur. Cette attitude est la manifestation d’un double gĂšne face Ă  la peine des proches que l’on est venu entourer, et face Ă  l’église que l’on a, bien souvent, plus l’habitude de frĂ©quenter. Les personnes attendent un signe pour entrer, et c’est au maĂźtre de cĂ©rĂ©monie de leur donner. A l’intĂ©rieur de l’église, il faut agir avec douceur et fermetĂ©, afin d’éviter que l’assistance ne s’installe au dernier rang, comme elle en a le rĂ©flexe. Les proches ont en effet besoin d’ĂȘtre physiquement entourĂ© par l’assistance, dans des Ă©glises gĂ©nĂ©ralement trop grandes pour le nombre de personnes prĂ©sentes. Le registre de condolĂ©ance Avant d’entrer le corps dans l’église, il reste Ă  disposer des registres de condolĂ©ances. Cette pratique, qui est venu remplacer celle des condolĂ©ances organisĂ©es, permet aux personnes prĂ©sentes de laisser une trace, et Ă  la famille de les remercier en leur envoyant par la suite une carte. Ainsi, au donc que les participants font leur prĂ©sence rĂ©pond le Don d’un message de reconnaissance de la part des proches. Don et contre don, selon la formule du sociologue Marcel Mauss Essai sur le don, publiĂ© dans l’annĂ©e sociologique, 1924, sont les conditions d’un vĂ©ritable Ă©change. Restent les fleurs de deuil. Les fleurs DĂ©posĂ©es Ă  l’entrĂ©e de l’église par les fleuristes, il faut en peu de temps les disposer dans le chƓur, et dĂ©cidĂ© avec la famille de celles qui ont vocation Ă  ĂȘtre posĂ©es autour et sur le cercueil. Les fleurs sont une manifestation Ă©mouvante de sympathie. Leur beautĂ© vient Ă©clairer l’obscuritĂ© du deuil. Elles sont aussi parfois une façon de s’associer aux deuil lorsque l’on ne peut pas se rendre aux obsĂšques. ConsidĂ©rant leur destination qui est toujours d’aller Faner sur le tombeau ou crĂ©matorium, certaines familles prĂ©fĂšrent a indiquĂ© dans le faire part oĂč l’annonce dans la presse ni fleurs, ni couronne ». Cette attitude va souvent de pair avec une invitation Ă  faire un don Ă  une Ɠuvre ou un organisme qui lutte contre la maladie qui a emportĂ© le dĂ©funt. Le dĂ©but de la cĂ©rĂ©monie Puis arrive le moment oĂč le cĂ©lĂ©brant vient sur le parvis accueillir le corps du dĂ©funt ; il donne ainsi le signal du dĂ©but de la cĂ©rĂ©monie. Les porteurs chargent le cercueil sur leurs Ă©paules et s’engagent Ă  la suite du cĂ©lĂ©brant dans l’allĂ©e centrale. A leur passage, l’assistance se signe, et cette entrĂ©e solennelle, accompagnĂ© de musique, est une belle marque de respect et d’hommage rendu au dĂ©funt. Parfois, ce sont des enfants ou des petits-enfants qui portent le cercueil. Ceux-ci dĂ©couvrent alors, dans une grande Ă©motion, la difficultĂ© de marchĂ© d’un mĂȘme pas avec 200 kilos sur l’épaule, inĂ©galement rĂ©partis entre les grands et les petits. D’autrefois, les petits enfants entrent en procession, une fleur ou un lumignon Ă  la main, Ă  la suite de la dĂ©pouille de leur aĂŻeul. Tous ces comportements sont bĂ©nĂ©fiques, car ils permettent de donner aux proches un rĂŽle actif. La mise en place du cercueil dans le chƓur de l’église, du drap qui le recouvre, des candĂ©labres, des fleurs et du bĂ©nitier, prĂ©cĂšdent un geste de respect que les porteurs et le maĂźtre de cĂ©rĂ©monie rassemblĂ©s autour du cercueil font ensemble. Alors que le cĂ©lĂ©brant prend la parole pour le mot d’accueil, l’équipe des pompes funĂšbres s’efface. Tous ces dĂ©placements, ces gestes, sont Ă  vivre avec respect et calme, afin de s’intĂ©grer dans ce qui constitue dĂ©jĂ , depuis l’entrĂ©e du corps dans l’église, la cĂ©rĂ©monie religieuse...

UnmonastĂšre est une institution dans laquelle des moines, des moniales ou des religieux vivent en communautĂ©, Ă  l’écart du monde ou non, sous l’autoritĂ© d’une rĂšgle spĂ©cifique, pour prier et travailler.La rĂšgle monastique la plus cĂ©lĂšbre est la rĂšgle de saint BenoĂźt. Pour cette raison, les membres du clergĂ© qui vivent dans ces communautĂ©s sont qualifiĂ©s de « rĂ©guliers ».

Marcel NEUSCH, assomptionniste, responsable de la formation "Avant tout, vivez unanimes Ă  la maison, ayant une seule Ăąme et un seul cƓur tournĂ©s vers Dieu" St Augustin, RĂšgle "Assomptionnistes, nous sommes des religieux vivant en communautĂ© apostolique..." RĂšgle de vie, §.1 Si la requĂȘte de vie communautaire est une constante aujourd’hui, tant chez les jeunes qui se prĂ©sentent dans les sĂ©minaires que chez ceux qui frappent aux portes des monastĂšres ou des communautĂ©s religieuses, elle est gĂ©nĂ©ralement trĂšs forte chez les candidats Ă  la vie assomptionniste. Les deux textes citĂ©s en exergue, l’un tirĂ© de la RĂšgle de saint Augustin, l’autre du premier paragraphe de notre RĂšgle de vie, soulignent aussi que la vie communautaire est la condition sine qua non d’une vie Ă  l’Assomption. Il n’est donc pas surprenant qu’un jeune qui aspire Ă  la vie religieuse Ă  l’Assomption mise en prioritĂ© sur la communautĂ©, ou dĂ©couvre celle-ci trĂšs vite comme une dimension constitutive de la vie religieuse. Les considĂ©rations qui suivent commenceront par prĂ©senter, Ă  l’état brut, la "requĂȘte de vie communautaire" telle que les jeunes eux-mĂȘmes l’ont exprimĂ©e. Il ne s’agit donc pas des simples impressions d’un "formateur" mais des rĂ©sultats d’un sondage rĂ©alisĂ© auprĂšs des jeunes actuellement engagĂ©s dans la vie religieuse Ă  l’Assomption. Une deuxiĂšme partie portera sur les exigences qu’une telle requĂȘte contient pour les formateurs. Il va de soi que je ne parle ici que de la France, et qu’en ce qui concerne d’autres jeunes en formation, notamment au ZaĂŻre et Ă  Madagascar, des nuances seraient Ă  apporter. > LIBRE EXPRESSION DES JEUNES RELIGIEUX EN FORMATION Avant de donner la parole aux jeunes, il est important d’attirer l’attention, en ce qui concerne l’Assomption, sur trois points 1. Les jeunes en formation en France, depuis le postulat jusqu’à l’ordination, reprĂ©sentent une trentaine ces chiffres traduisent Ă  la fois un net recul par rapport aux annĂ©es fastes, mais aussi une reprise, aprĂšs la pĂ©riode de crise qui a suivi mai 68. 2. Il y a eu, depuis le Concile, une redĂ©couverte du charisme de la vie religieuse, ce qui s’est traduit par une dissociation entre sacerdoce et vie religieuse. Plusieurs de ces jeunes n’envisagent pas le sacerdoce. 3. Pour leur formation, les jeunes sont dispersĂ©s dans les diffĂ©rentes communautĂ©s, sauf pendant le noviciat -, et ils bĂ©nĂ©ficient de la formation d’institutions diverses, surtout universitaires. Voici maintenant les sept questions que je leur ai posĂ©es. I - EN VENANT A 1’ASSOMPTION, LES ATTENTES COMMUNAUTAIRES TENAIENT-ELLES UNE PLACE IMPORTANTE DANS TA DEMARCHE ? "Absolument, c’est-Ă -dire que sans attentes communautaires, je n’aurais jamais rencontrĂ© 1’Assomption, puisque c’est Ă  cause mĂȘme de ce dĂ©sir je vivais dĂ©jĂ  en communautĂ© laĂŻque que je suis arrivĂ© pour vivre la communautĂ©, la priĂšre, l’accueil, la mixitĂ© homme/femme et laĂŻc/religieux..." "Ayant cheminĂ© depuis l’ñge de 15 ans avec des communautĂ©s charismatiques, je suis marquĂ© par ce que l’on appelle le renouveau communautaire. Cela s’est manifestĂ© chez moi par la nĂ©cessitĂ© de ne plus cheminer seul ’On ne devient pas un saint tout seul’ Daniel Ange. L’Assomption, dĂ©couverte Ă  20 ans, rĂ©pondait Ă  mes attentes un lieu de vie avec un certain esprit de famille fait d’ouverture, de sens de l’accueil, de partage des diffĂ©rences. La vie commune m’a fait dĂ©couvrir certains traits nĂ©cessaires pour le bien-vivre-ensemble franchise, cordialitĂ©, initiative. Vivre en commun m’est apparu comme un choix de vie Ă©vangĂ©lique pertinent ’Voyez comme ils s’aiment !’ face Ă  une sociĂ©tĂ© individualiste." Pour beaucoup, la vie communautaire a Ă©tĂ© "le facteur dĂ©terminant". Pourtant, disent certains, la communautĂ© "n’a pas Ă©tĂ© Ă  l’origine de mon choix. Il s’agissait pour moi de faire le point sur ma vie avant un engagement professionnel et d’apprendre Ă  prier. La communautĂ© m’a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e comme un lieu oĂč je pouvais concilier discernement, priĂšre et poursuite de mes Ă©tudes. Je ne savais pas ce qu’était la vie communautaire...". "La communautĂ© est devenue peu Ă  peu un chemin d’évangĂ©lisation personnelle et d’ouverture aux autres, un lieu de vĂ©rification de l’aptitude Ă  vivre avec d’autres il s’agissait pour moi de ’dĂ©passer l’utopie communautaire’ ; elle a Ă©tĂ© un ’chemin d’ouverture et de mission’". II - CES ATTENTES ETAIENT-ELLES PRIORITAIRES OU FAISAIENT-ELLES NOMBRE AVEC D’AUTRES ATTENTES ? Si, pour la plupart, l’attente communautaire Ă©tait prioritaire, elle n’était pas exclusive d’autres attentes. On vient de le voir, pour certains, la communautĂ© est d’abord apparue comme un lieu oĂč l’on cherche ensemble Ă  discerner. "En y rĂ©flĂ©chissant bien, je dois avouer que l’attente de vie communautaire n’a pas Ă©tĂ© prioritaire dans mon dĂ©sir de venir Ă  l’Assomption. Je suis plutĂŽt venu pour faire le point sur ma vie, rĂ©flĂ©chir sur un Ă©ventuel choix de vie, et ce pourquoi pas avec d’autres personnes en recherche." Pour ceux qui ont fait une expĂ©rience assez longue de vie communautaire, des attentes plus prĂ©cises se font jour, telles que l’approfondissement spirituel, l’ouverture, l’accueil, la mission, etc. "L’attente communautaire pourrait se dire en termes de lieu d’Eglise oĂč l’on essaie de vivre quelque chose de l’Evangile. L’important est le ’ensemble’". Voici, pour illustrer ces dimensions, deux tĂ©moignages "La vie communautaire m’apparaĂźt comme le moyen le plus simple d’éviter les illusions pour que ma vie soit centrĂ©e sur le Christ. Elle exige la priĂšre commune et personnelle, le partage des points de vue et des engagements de chacun, un pĂŽle de dĂ©cision aussi. L’accueil est un Ă©lĂ©ment essentiel, un critĂšre d’ecclĂ©sialitĂ©.." "J’ai trouvĂ© Ă  l’Assomption des convictions nĂ©es d’expĂ©riences antĂ©rieures, principalement dans deux directions La recherche de l’unitĂ© ’Dans un monde divisĂ©, la communautĂ© assomptionniste tĂ©moigne que le Christ est vivant au milieu de nous et fait notre unitĂ© pour l’amour de l’évangile". Le souci d’annoncer JĂ©sus-Christ Dire sa foi haut et fort va de pair avec la construction d’un monde plus juste et fraternel, ce qui se traduit par le recours aux moyens modernes de communication et le travail avec les laĂŻcs. III - QUELS SONT POUR TOI LES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UNE COMMUNAUTE ASSOMPTIONNISTE ? CES ELEMENTS SONT-ILS EFFECTIVEMENT VECUS ? "Dans l’Esprit de l’Assomption, il y a le primat de la vie fraternelle. D’une communautĂ© Ă  l’autre, il peut y avoir des diffĂ©rences. Il n’en demeure pas moins que j’ai souvent retrouvĂ© dans diffĂ©rentes communautĂ©s une simplicitĂ© de vie, un grand sens de l’accueil, une ouverture sur le monde, etc." Ces mĂȘmes Ă©lĂ©ments sont soulignĂ©s surtout par les plus anciens qui les ont dĂ©couverts et intĂ©grĂ©s au cours de la formation. Ainsi, l’accent est mis sur unitĂ© de lieu ; priĂšre office, eucharistie, adoration commune, retraites communautaires ; temps d’échange effectif ; esprit franc, ouvert, simplicitĂ©, cordialitĂ©, libertĂ© ; rĂ©fĂ©rence Ă  l’Institut supĂ©rieurs, religieux ; l’ouverture de la communautĂ© par l’accueil celui-ci doit ĂȘtre adaptĂ© au style de chaque communautĂ©, mais "il faut que l’extĂ©rieur perçoive le religieux sur fond communautaire, en sorte que la communautĂ© devient le lieu du tĂ©moignage Ă©vangĂ©lique ; solidaritĂ©s selon les besoins de l’Eglise, de la sociĂ©tĂ©..." "Les vƓux, en radicalisant les points majeurs de la vie religieuse, font d’elle un rappel de ce que tout baptisĂ© est appelĂ© Ă  vivre c’est une sorte de parabole de la communautĂ© chrĂ©tienne. Elle devient ainsi une sorte de mĂ©moire Ă©vangĂ©lique, avec ses bĂ©atitudes... Elle n’existerait pas sans le don de Dieu reçu et acceptĂ©. C’est pourquoi, la vie religieuse est tĂ©moignage en elle-mĂȘme... et aussi sujette Ă  l’hypocrisie quand elle oublie qu’elle se reçoit d’un autre ou pense qu’elle est un chemin d’excellence... pour les meilleurs !" IV - COMMENT CONCILIER LES EXIGENCES DE LA VIE COMMUNAUTAIRE AVEC LES AUTRES ASPECTS DE LA VIE ASSOMPTIONNISTE, TEL QUE LA DIMENSION APOSTOLIQUE ? "Il ne s’agit pas de conciliation, mais d’exigence. Vivre en communautĂ©, c’est vivre en relation avec le monde et l’Eglise. Comme pour le reste, l’apostolat d’un religieux n’est pas individuel, mĂȘme si c’est lui et pas un autre qui fait ceci ou cela... La vie apostolique est davantage la consĂ©quence d’un choix de vie que sa raison d’ĂȘtre si la vie communautaire pĂątit exagĂ©rĂ©ment des contraintes de la vie apostolique, cette vie apostolique a de fortes chances de ne plus ĂȘtre vĂ©ritablement assomptionniste... Je crois que la vie ensemble est difficile et que, sous prĂ©texte d’apostolat, on trouve facilement un moyen d’y Ă©chapper !" "Notre spiritualitĂ© augustinienne nous invite Ă  faire le va et vient entre vie communautaire et mission apostolique. Cela demande une responsabilitĂ© rĂ©elle, une discipline de vie personnelle et communautaire, des structures de dialogue entre jeunes, avec les supĂ©rieurs, des communautĂ©s oĂč se vit rĂ©ellement l’accueil des diffĂ©rences, etc. Ce respect de l’autre dans sa diffĂ©rence est la source de l’amour augustinien..." La plupart des jeunes Ă©tant en pĂ©riode de formation n’a pas rĂ©ellement Ă©prouvĂ© la difficultĂ© Ă  concilier les diffĂ©rents aspects de la vie religieuse. Mais, comme ils vivent dans des communautĂ©s oĂč l’engagement apostolique a souvent le pas sur le "vivre ensemble", ils ne manquent pas d’imaginer des solutions pour parvenir Ă  un tel Ă©quilibre."Le moyen de concilier les exigences communautaires avec les autres aspects est d’équilibrer les religieux dans une communautĂ© selon leur apostolat et leur disponibilitĂ©. Une communautĂ© oĂč tous les religieux exercent un travail professionnel Ă  plein temps devrait ĂȘtre assez nombreuse environ 10 pour qu’on puisse parler de communautĂ© de vie sans que cela fasse ’dortoir’". V - COMMENT ACCORDER LIBERTE PERSONNELLE, RESPONSABILITE ET COMMUNAUTE ? On s’est beaucoup plus senti concernĂ© par cette question que par la prĂ©cĂ©dente, car elle touche Ă  la libertĂ© de chacun. Si l’on reconnaĂźt le bien-fondĂ© des normes, on veut aussi que la libertĂ© de chacun soit pleinement respectĂ©e, sans trop envisager les conflits qui peuvent survenir, "il est nĂ©cessaire qu’on se plie a des normes, des conventions... Mais cela n’exclut pas la libertĂ© personnelle, notre esprit critique et notre jugement. La communautĂ© doit garder sa diversitĂ©, elle n’implique pas la perte de personnalitĂ©..." "Je crois que cet accord est possible, Dieu merci. Cela exige une bonne structuration personnelle. Toutefois, les dangers de dĂ©-responsabilisation existent aussi, notamment durant tout le temps de la formation oĂč nous pouvons ĂȘtre tenus loin des contraintes matĂ©rielles et Ă©conomiques auxquelles les hommes et les femmes de notre temps sont confrontĂ©s." "Le ’communisme’ n’est pas le ’collectivisme’ ! La communautĂ© - et le responsable de communautĂ© a pour tĂąche essentielle d’y veiller - doit permettre Ă  chacun de grandir et d’ĂȘtre respectĂ©... Le fait que les responsables de notre congrĂ©gation aient un mandat limitĂ© permet un roulement bĂ©nĂ©fique De mĂȘme, changer de communautĂ© assez frĂ©quemment favorise les remises en question de certaines habitudes communautaires dĂ©shumanisantes. L’apostolat aide aussi chacun Ă  se situer en homme responsable." "La libertĂ© personnelle me semble un point assez fort Ă  l’Assomption. Je ne crois pas que ce soit une dĂ©mission, un laisser-faire, mais une rĂ©elle confiance des uns et des autres. Une certaine’ sagesse aussi, peut-ĂȘtre, liĂ©e sans doute Ă  notre esprit d’initiative... L’obĂ©issance est encore, je pense, une victoire de la libertĂ© une libertĂ© personnelle plus essentielle face Ă  une libertĂ© personnelle moins essentielle." VI - UNE VIE COMMUNAUTAIRE EST-ELLE COMPATIBLE AVEC L’ACCUEIL ET L’OUVERTURE SUR L’EXTERIEUR ? "L’Eglise a besoin aujourd’hui de lieux de vie oĂč le tĂ©moignage est visible. Ensuite l’ouverture est nĂ©cessaire pour que la communautĂ© ne vĂ©gĂšte pas dans des problĂšmes insignifiants, mesquins, de relations trop humaines. L’Evangile suppose la communication." "Cette question semble en cacher d’autres plus profondes. Je pense en particulier Ă  la peur et au dĂ©sir de tranquillitĂ©... Ne pas vouloir ĂȘtre dĂ©rangĂ© se comprend parfaitement. Ne jamais vouloir accepter de l’ĂȘtre peut traduire une certaine suffisance on ne ressent pas le besoin de l’autre. Il y a sans doute aussi quelque chose de l’ordre de la chasse gardĂ©e, d’un pouvoir Ă  maintenir. Une façon de la vĂ©rifier serait de regarder comment on travaille avec les ’laĂŻcs’" "Le dialogue dans la libertĂ©, Ă  partir d’un enracinement profond en JĂ©sus-Christ, peut aider la communautĂ© Ă  trouver l’équilibre toujours dĂ©licat entre diffĂ©rents binĂŽmes vie commune/vie apostolique ; exigence communautaire/libertĂ© personnelle ; communautĂ©/ouverture sur l’extĂ©rieur ; anciens/ jeunes, etc. Il n’y a pas de communautĂ© idĂ©ale. Des choix s’imposent constamment pour garder le bon cap..." VII - LA DIVERSITE DES GENERATIONS DANS UNE COMMUNAUTE EST-ELLE UN HANDICAP OU UNE CHANCE ? "Il est vrai qu’il est parfois difficile de cohabiter avec des personnes qui ont 30, 40 ou 50 ans de plus... Le conflit des gĂ©nĂ©rations est inĂ©vitable. Mais je n’irai pas parler de handicap. Nous pouvons profiter de ce qu’ils ont Ă  nous rĂ©vĂ©ler sur la vie, sur Dieu, sur la vie religieuse..." "Ce n’est pas un handicap, Ă  condition qu’un minimum d’équilibre soit respectĂ©. AprĂšs, ce n’est qu’une question de personnes. C’est une chance dans une communautĂ© oĂč les jeunes sont en formation et sont responsabilisĂ©s. Rien de plus infantilisant qu’une grande maison de formation oĂč la responsabilitĂ© est dĂ©chargĂ©e sur l’encadrement..." "La diversitĂ© des gĂ©nĂ©rations est d’abord une chance s’il existe un dialogue vrai et confiant. Les aĂźnĂ©s font bĂ©nĂ©ficier les plus jeunes de leur expĂ©rience et de leur fidĂ©litĂ©, et ils leur permettent de se situer dans une histoire. Les plus jeunes peuvent aider les aĂźnĂ©s Ă  se renouveler et Ă  mieux comprendre les changements de mentalitĂ©s qui s’opĂšrent..." "En tant que jeune religieux, je puis affirmer que vivre avec des aĂźnĂ©s reprĂ©sente Ă  la fois une richesse et un risque. Une richesse, car le tĂ©moignage de religieux fidĂšles Ă  leur vocation, heureux de leur choix, est un encouragement et un dĂ©sir de poursuivre mon cheminement. Un risque, car si ces ’aĂźnĂ©s’ sont assez nombreux, la communautĂ© peut avoir certaines rĂ©ticences aux changements. Si les jeunes ne sont pas soutenus, ils peuvent se fondre dans un certain conformisme, au risque de ne pas pouvoir dĂ©ployer leur sensibilitĂ© spirituelle et communautaire..." "La diversitĂ© n’est pas facile Ă  vivre. Il faut s’attendre, s’écouter, se respecter, relativiser sa vĂ©ritĂ©... Est-ce un handicap ? L’autre me gĂȘne toujours quand je le rencontre vraiment. La difficultĂ© avec l’autre gĂȘnĂ©ration, c’est que je ne peux pas maquiller les divergences. Il faut donc se mettre d’accord, et c’est une chance pour la vie ensemble. C’est encore une chance au sens de la tradition les plus ĂągĂ©s nous transmettent ce que nous n’aurions jamais pu comprendre aussi bien autrement. DerriĂšre des façons de vivre diffĂ©rentes, il y a des hommes croyants. Chance encore de se donner mutuellement des raisons de vivre.." > EXIGENCES POUR LES RESPONSABLES DE LA FORMATION Ayant ainsi livrĂ© Ă  l’état brut les rĂ©actions des jeunes, il me semble qu’en tant qu’Institut accueillant des jeunes, nous avons comme tĂąche de veiller Ă  ce que les conditions soient rĂ©unies pour que la transformation soit de qualitĂ©. Partant de mon expĂ©rience, je voudrais souligner les conditions d’une croissance du jeune religieux puisque la formation n’a pas d’autre but que d’aider chacun Ă  devenir pleinement lui-mĂȘme. J’aborderai trois aspects 1 . les attraits de la vie religieuse 2. les dimensions d’une communautĂ© religieuse 3. les chances offertes par la communautĂ© pour la formation. 1 - Les attraits de la vie religieuse Si dans les attraits pour la vie religieuse, la requĂȘte communautaire est prioritaire, il est clair qu’un tel attrait doit faire l’objet d’un discernement. Parmi les critĂšres Ă  prendre en compte, je voudrais attirer l’attention sur trois d’entre eux. Premier critĂšre l’ñge. L’ñge avancĂ© est souvent l’indice de retards affectifs et de dĂ©sĂ©quilibres persistants, difficilement compatibles avec la vie communautaire. DeuxiĂšme critĂšre la capacitĂ© de solitude. L’un des critĂšres les plus surs qui permet de dire si un jeune est apte Ă  la vie commune est sa capacitĂ© de vivre une rĂ©elle solitude. Le besoin excessif de la prĂ©sence d’autrui doit susciter la vigilance. TroisiĂšme critĂšre la capacitĂ© de relation, ce qui ne contredit pas le critĂšre prĂ©cĂ©dent, mais le complĂšte. En ce qui concerne maintenant la vie religieuse, je me bornerai Ă  indiquer les trois attraits qui en sont constitutifs. ATTRAIT MYSTIQUE Une foi vĂ©cue suppose d’entrer en relation personnelle avec le Christ sur lequel on veut miser sa vie. C’est la dimension mystique. Elle se traduit par la priĂšre, la mĂ©ditation, ce que les spirituels du XVIIĂšme siĂšcle appelaient le "commerce" avec Dieu. On peut dire que c’est l’une des forces de nos jeunes ils aiment la priĂšre, du moins la priĂšre communautaire. Ce que je constate, c’est que, en France, ils ont au dĂ©part une religion d’abord "mystique", sinon fusionnelle. Ayant souvent dĂ©couvert la vie chrĂ©tienne aprĂšs le choc d’une conversion, Ă  l’intĂ©rieur de groupes de priĂšre plus ou moins marquĂ©s par le renouveau, la dimension d’intĂ©rioritĂ© est trĂšs forte, prioritaire mĂȘme, au point que les autres dimensions sont parfois inaperçues. Par lĂ  s’explique aussi que plusieurs des jeunes qui Ă©taient en discernement chez nous et mĂȘme dĂ©jĂ  au noviciat aient choisi de s’orienter vers des instituts contemplatifs. ATTRAIT COMMUNAUTAIRE La foi vĂ©cue suppose une dimension communautaire, ce qui ne veut pas dire aussi institutionnelle. Que l’attrait communautaire soit venu en premier dans le sondage rĂ©alisĂ© plus haut s’explique par la question posĂ©e. Il n’est pas indĂ©pendant de l’attrait mystique. Certes, la vie communautaire est attractive pour les jeunes mais, comme je viens de le dire, une vie communautaire oĂč la prioritĂ© est souvent donnĂ©e Ă  l’aspect "communionnel", plus qu’à l’aspect institutionnel, ce qui se traduit par la difficultĂ© d’assumer la dimension conflictuelle et engendre parfois des dĂ©ceptions. S’ils refusent lĂ©gitimement le modĂšle de la cohabitation, ils ont une soif de convivialitĂ©, souvent excessive, qui se corrige avec les annĂ©es. Mais c’est un fait qu’ils sont plus communionnels qu’institutionnels. La formation Ă  la vie religieuse consiste Ă  dĂ©couvrir la rĂ©alitĂ© de la communautĂ© avec ses limites et mĂȘme ses Ă©checs, et donc Ă  en Ă©liminer les aurĂ©oles. ATTRAIT APOSTOLIQUE Une foi vĂ©cue a une dimension apostolique, c’est Ă  dire qu’elle comporte l’exigence d’ouverture, d’accueil de l’autre, bref de tĂ©moignage. Cette dimension fait partie intĂ©grante de toute vie religieuse, indĂ©pendamment d’un appel au sacerdoce. On ne peut pas dire que ce soit l’attrait le plus fort chez le jeune. On a constatĂ© un peu partout la dĂ©saffection pour les institutions de vie apostolique et un attrait pour les formes monastiques, qui valorisent mieux les deux autres dimensions, mystique et communautaire. Entrer Ă  l’Assomption, c’est accepter une certaine forme d’apostolat, que l’on soit prĂȘtre ou non. En entrant Ă  l’Assomption, les jeunes n’ont pas toujours une expĂ©rience d’Eglise, et ils ont besoin de dĂ©couvrir cette dimension au cours de leur formation. En conclusion, on peut retenir 1. que la vie religieuse Ă  l’Assomption doit harmoniser ces trois attraits. Il n’y a pas Ă  brimer l’attrait particulier d’un jeune, mais on ne peut pas accepter quelqu’un pour qui l’un de ces attraits serait inexistant. 2. chacune de ces dimensions doit subir des purifications qui n’a pas Ă©prouvĂ© l’ariditĂ© spirituelle est exposĂ© Ă  bien des illusions ; qui n’a pas affrontĂ© la conflictualitĂ© n’a pas encore dĂ©couvert ce qu’est la communautĂ© ; qui n’a pas rencontrĂ© la dĂ©tresse humaine n’a pas encore la tripe apostolique. Ce sont lĂ  des tests de l’authenticitĂ© de la vie religieuse. C’est pourquoi d’ailleurs 3. la durĂ©e est un Ă©lĂ©ment indispensable de la formation. Ce qui ne se fait pas avec le temps, le temps le dĂ©fait ! 2 - Les dimensions d’une communautĂ© religieuse Les jeunes et moins jeunes qui entrent Ă  l’Assomption en France sont de jeunes adultes, dĂ©jĂ  riches d’une expĂ©rience humaine importante, universitaire ou professionnelle. Le fait d’ĂȘtre en face d’adultes est une chance, mais une chance qui ne doit pas conduire Ă  les idĂ©aliser. Nous avons Ă  entrer dans un processus de formation qui doit intĂ©grer ce passĂ©, souvent blessĂ©, en tous les cas riche d’expĂ©rience. Le rĂ©alisme du regard Ă©vitera le surinvestissement tendance Ă  faire porter au jeune tout le poids de l’avenir ; mais il Ă©vitera aussi la sous-Ă©valuation les traiter comme s’ils n’avaient pas de passĂ©. Etre reconnu tel qu’on est et pour ce qu’on est, est toujours source de joie pour le jeune. L’institut qui a la responsabilitĂ© de la formation trouve dans la communautĂ© le meilleur point d’appui UNE COMMUNAUTE SANS IDEALISATION Il faut d’abord Ă©viter d’idĂ©aliser la communautĂ© qui accueille le jeune, au besoin enlever au jeune sa propre idĂ©alisation en jouant la carte du rĂ©alisme. S’il vient avec l’idĂ©e qu’il a choisi le meilleur institut existant aujourd’hui, il fait certainement fausse route car il est prisonnier d’une idĂ©alisation qu’il risque de payer cher. PrĂ©senter l’institut dans sa rĂ©alitĂ© concrĂšte, avec la diversitĂ© mĂȘme des communautĂ©s qui le composent, c’est mettre le jeune en situation de responsabilitĂ© de son propre avenir. En France surtout, oĂč le vieillissement gagne du terrain, nous avons constamment Ă  faire un effort pour que l’Assomption soit perçue telle qu’elle est, dans ses germes de mort tout comme dans ses germes de vie. Il est Ă  prĂ©senter comme un espace oĂč il est possible de vivre en plĂ©nitude un engagement de vie religieuse, mais qui ne dispense pas des risques de l’avenir. UNE COMMUNAUTE RICHE D’UNE TRADITION En venant dans un Institut, un religieux devient membre d’une communautĂ© de vie, dont aucun aspect ne peut le laisser indiffĂ©rent. Il va se familiariser avec une histoire qu’il devra assumer, dĂ©couvrir une tradition, faire la connaissance des hommes qui l’on faite. Cette tradition dont il hĂ©rite, non pas pour s’y enfermer comme dans une forteresse, mais pour enrichir sa propre capacitĂ© de crĂ©ativitĂ©, doit Ă©largir son horizon. Dans un monde oĂč l’individualisme gagne du terrain, le jeune qui fait le choix de vivre avec d’autres, associe sa vie avec celle d’autres hommes avec lesquels il s’engage Ă  construire un avenir, mais Ă  partir d’un hĂ©ritage qu’il reçoit. Comme le disait le cardinal MARTY, au moment du centenaire de la mort du fondateur, le PĂšre d’ALZON "vous ĂȘtes des hĂ©ritiers, soyez des fondateurs !". UNE COMMUNAUTE OUVERT L’AVENIR Dans la plupart des Instituts, en France, l’avenir paraĂźt parfois bouchĂ©. Il manque entre les jeunes en formation et les formateurs actuels une gĂ©nĂ©ration intermĂ©diaire. A l’Assomption, cette tranche intermĂ©diaire n’est pas totalement inexistante, mais elle est mince et s’il faut tabler sur elle, il ne faut pas lui faire supporter trop tĂŽt la responsabilitĂ© de l’avenir. MĂȘme si l’Institut ne peut pas lui offrir les conditions idĂ©ales de la formation, il est important que, en y entrant, le jeune dĂ©couvre qu’il n’est pas un membre isolĂ©, mais qu’il fait partie d’un corps social dans lequel il a sa place, qui lui offre des possibilitĂ©s rĂ©elles de formation et donc un avenir pour son propre projet de vie Ă  la suite du Christ. Il devra aussi assumer cet Ă©cart entre les gĂ©nĂ©rations, mĂȘme si l’Institut doit veiller Ă  ce que cet Ă©cart joue d’abord en faveur des jeunes. Sans perspective d’avenir, il n’y a pas d’engagement possible. DONT L’HORIZON EST LE MONDE En entrant Ă  l’Assomption, le jeune dĂ©couvre aussi l’internationalitĂ©, qui est une des formes de la catholicitĂ©. Il ne l’éprouve pas seulement quand il voyage et Ă  l’occasion de visites Ă  d’autres communautĂ©s dispersĂ©es Ă  travers le monde. L’internationalitĂ© se vit au prĂ©sent, lĂ  oĂč l’on est, et elle comporte des exigences dĂšs la formation apprentissage des langues Ă©trangĂšres, intĂ©rĂȘt pour les autres cultures, ouverture Ă  d’autres sensibilitĂ©s, rencontre des religieux d’autres provinces, etc. Entrer dans la vie religieuse, ce n’est pas trouver un havre pour son angoisse, mais un port de dĂ©part pour aller vers des frĂšres qui ont en charge l’Evangile sur d’autres chantiers et dans d’autres pays. C’est ĂȘtre disposĂ© Ă  quitter son propre pays, bien Ă©videmment aussi sa premiĂšre communautĂ©. LA COMMUNAUTE, CHEMIN DE SAINTETE La communautĂ© doit enfin proposer un "modĂšle de saintetĂ©". S’il est vrai que l’on peut crĂ©diter les jeunes d’une sensibilitĂ© Ă  la fois spirituelle et communautaire, un tel apport initial est un enrichissement pour toute l’Assomption, et souvent une remise en question d’un style de vie trop confortable. L’apport spĂ©cifique des jeunes est certainement la qualitĂ© de la priĂšre et de la vie fraternelle. Cela ne dispense pas la communautĂ© de proposer un "modĂšle de saintetĂ©", car une sensibilitĂ© spirituelle n’est pas encore une "spiritualitĂ©" qui puisse soutenir une vie. A l’Assomption, nous parlons de "saintetĂ© apostolique" sans que le terme ait d’emblĂ©e un contenu prĂ©cis, mais dont on peut dire qu’elle a un triple accent christocentrique, ecclĂ©sial et humain, autrement dit, la sensibilitĂ© spirituelle, qui est la richesse des jeunes, a besoin d’ĂȘtre triplement dĂ©centrĂ©e. En parlant de rĂ©alisme, il ne s’agit nullement de cĂ©der au pessimisme. Avoir un regard rĂ©aliste, c’est ĂȘtre capable de mesurer les limites de toutes choses, mais aussi de comprendre les chances qui s’offrent. Les mutations que nous sommes en train de vivre sont un signe de vitalitĂ©, donc d’accroissement de la vie. C’est vrai qu’une pĂ©riode de mutation n’est pas facile Ă  vivre. Nous avons Ă  accompagner les jeunes dans leur croissance, celle-ci devant les amener Ă  s’engager en connaissance de cause, ce qui ne veut pas dire Ă  l’abri de tout risque, mais dans le partage d’une communautĂ© de destin qui dĂ©passe leur propre dĂ©sir. 3 - La communautĂ© comme lieu de formation Un institut qui n’est plus en mesure de former les jeunes qu’il accueille manque Ă  sa mission. Le cadre institutionnel, dont la finalitĂ© est d’accompagner le religieux au cours de sa formation, a Ă©voluĂ© de façon assez radicale au cours des vingt derniĂšres annĂ©es. On a mĂȘme parlĂ© d’éclatement. De fait, les grandes institutions de formation, telles que nous les avons connues Ă  l’Assomption alumnats, noviciats, scolasticats n’ont pas rĂ©sistĂ© Ă  l’effondrement des chiffres. Il a donc fallu rĂ©ajuster la formation. Je vais indiquer quelques-unes des possibilitĂ©s qu’offre la communautĂ© pour la formation. LA COMMUNAUTE EDUCATRICE DU DESIR En premier lieu, la communautĂ© est une Ă©ducatrice du dĂ©sir. Elle doit aider le jeune Ă  discerner sa vocation qui n’est pas nĂ©cessairement la vie religieuse, ni Ă  plus forte raison la vie religieuse Ă  l’Assomption. Nous avons lĂ  une possibilitĂ© neuve d’exercer le dĂ©sintĂ©ressement auquel invite le P. d’ALZON. Etant donnĂ©e la diversitĂ© des jeunes, cette formation doit ĂȘtre individualisĂ©e, ce qui implique, outre l’accueil initial sans prĂ©alable - sinon le dĂ©sir du jeune de s’engager dans une recherche de vie chrĂ©tienne -, un accompagnement individualisĂ©. L’individualisation n’est pas Ă  confondre avec une formation qui rĂ©pondrait Ă  son dĂ©sir immĂ©diat. Ce dĂ©sir est lui-mĂȘme Ă  Ă©duquer et Ă  ajuster aux besoins de l’Eglise et de l’Assomption. La communautĂ© est un des lieux oĂč se fait cette Ă©ducation. LA COMMUNAUTE, LIEU DE VERIFICATION En deuxiĂšme lieu, la communautĂ© est un temps de vĂ©rification. Il existe trois maisons CACHAN, LILLE et STRASBOURG qui ont pour vocation d’accueillir des jeunes en recherche et de faire un premier discernement avec eux. Les jeunes qui s’y prĂ©sentent ont dĂ©couvert ces lieux de maniĂšre fortuite, mais souvent par le contact avec l’un ou l’autre religieux qui a su lui faire une proposition concrĂšte de vie communautaire. En tous les cas, ces lieux offrent une structure d’accueil qui essaie de prendre en compte les aspirations communautaires du jeune, et de l’aider Ă  dĂ©couvrir sa propre vocation. Mais toute communautĂ© doit rester un lieu de vĂ©rification du choix de vie que l’on a fait. LA COMMUNAUTE, UN LIEU d’APPRENTISSAGE En troisiĂšme lieu, le noviciat est par excellence "un temps fort d’initiation pratique et thĂ©orique Ă  la vie communautaire", dit la charte de formation qui prĂ©cise "le jeune entre au noviciat, souvent porteur d’une grande aspiration Ă  la vie commune, avec une part de rĂȘve. Le noviciat doit purifier ces attentes et les approfondir au contact de la tradition communautaire de l’Assomption". Un maĂźtre de novices, assistĂ© d’autres religieux, est affectĂ© Ă  plein temps Ă  la formation des novices. Cette autonomie du noviciat est une condition indispensable pour une authentique expĂ©rience de vie religieuse. LA COMMUNAUTE, UN LIEU DE RESPONSABILITE En quatriĂšme lieu, aprĂšs le noviciat, les jeunes sont dispersĂ©s dans les communautĂ©s constituĂ©es de la Province, la rĂšgle Ă©tant de les mettre au moins par deux, l’affectation Ă  ces communautĂ©s se faisant Ă  partir de plusieurs critĂšres sensibilitĂ© du jeune, type de formation recherchĂ©, Ă©quilibre de la communautĂ©, etc. Actuellement, il existe cinq lieux STRASBOURG plusieurs communautĂ©s, TOULOUSE, LILLE, LYON. "Le cadre de la communautĂ© Ă©tant plus souple, dit la Charte, il sera fait appel Ă  l’initiative du jeune qui devra s’imposer une discipline personnelle pour assurer l’équilibre entre la vie fraternelle, la vie de priĂšre, les Ă©tudes et les engagements apostoliques..." LA COMMUNAUTE, UN LIEU DE CONVIVIALITE En cinquiĂšme lieu, la communautĂ© est un lieu de convivialitĂ©. Pour remĂ©dier Ă  la dissĂ©mination des jeunes religieux dans les diverses communautĂ©s de la Province, mais aussi pour assurer une sensibilitĂ© assomptionniste commune, il est apparu trĂšs vite qu’il fallait des espaces de rencontres typiquement assomptionnistes. C’est pourquoi, trois fois dans l’annĂ©e, tous les jeunes en formation se retrouvent, en commun avec les autres familles religieuses de l’Assomption quatre congrĂ©gations fĂ©minines dans un but de convivialitĂ© et de partage sur les diffĂ©rents aspects de la vie Ă  l’Assomption. D’autres rencontres, moins rĂ©guliĂšres, ont lieu, soit Ă  l’initiative des jeunes, soit Ă  l’initiative des formateurs. LA COMMUNAUTE, UN LIEU DE CONFRONTATION En sixiĂšme lieu, la communautĂ© est le lieu oĂč se rĂ©alise la confrontation entre le dĂ©sir du jeune avec le dĂ©sir d’une congrĂ©gation, dont le formateur est le garant. La libertĂ© authentique rĂ©side dans la capacitĂ© du jeune Ă  opĂ©rer l’ajustement de son propre dĂ©sir au dĂ©sir de l’institut. L’avenir qui est Ă  assumer n’est pas seulement le sien propre, mais celui d’un corps social dont il partage la destinĂ©e. Aussi, en parlant de responsabilitĂ©, je ne dis pas que le jeune doit faire son chemin tout seul. Il doit le faire en mesurant sa responsabilitĂ© Ă  la rĂ©alitĂ© de ce qu’il est et de l’institut dans lequel il entre. * * * A l’Assomption, il existe une commission de formation, nommĂ©e par le Provincial, qui fonctionne depuis plusieurs annĂ©es. Un "formateur", dont le mandat est de trois ans, renouvelable, en assure la coordination. Sa charte est la "Ratio institutionis". Elle se rĂ©unit trois fois dans l’annĂ©e pour faire un bilan des frĂšres en formation, et envisager les orientations de chacun. Il revient Ă  la commission de donner son avis au moment des diffĂ©rents engagements, chacun des membres Ă©tant "spĂ©cialisĂ©" dans tel ou tel secteur. La commission intervient tout particuliĂšrement au moment oĂč se dĂ©cident les orientations engageant l’avenir, le cycle des Ă©tudes, le choix de la communautĂ©, l’orientation apostolique, etc. Un tel cadre de formation a l’avantage de la souplesse. La diversitĂ© des lieux permet de rĂ©aliser une meilleure adĂ©quation entre le religieux et la formation souhaitĂ©e pour/par lui. Elle permet aussi des dĂ©placements de religieux d’un lieu Ă  un autre et donc elle offre la possibilitĂ© de faire tester le jeune par d’autres communautĂ©s. Par ailleurs, le fait d’ĂȘtre dans une communautĂ© non spĂ©cifique de formation place le jeune dans un cadre de vie rĂ©el, avec des religieux qui ont d’autres engagements. ComparĂ© Ă  ces avantages, les inconvĂ©nients sont mineurs et peuvent ĂȘtre corrigĂ©s de diffĂ©rentes maniĂšres. Par sa responsabilitĂ©, le formateur est appelĂ© Ă  ĂȘtre le tĂ©moin d’une croissance. Si un jeune ne fait pas cette expĂ©rience d’une croissance, il se sent trĂšs vite Ă  l’étroit et se replie sur lui-mĂȘme. Et c’est lĂ  un signal d’alarme qu’un formateur ne peut pas ne pas entendre. Quand on a ce privilĂšge de pouvoir accompagner des frĂšres dans cette pĂ©riode de croissance, on est constamment Ă©merveillĂ©, d’abord par l’éclosion de leur vocation, ensuite par leur progrĂšs dans la vie religieuse. Les joies qu’un formateur peut Ă©prouver rĂ©sultent toutes de cette expĂ©rience de tĂ©moin privilĂ©giĂ©.
Sivos niveaux diffĂšrent de ceux ici ou vont dans un ordre alĂ©atoire, utilisez la recherche par indices ci-dessous. CodyCross Faune et Flore Groupe 175 CodyCross Faune et Flore Groupe 175 Grille 2 RĂ©ponse: RĂ©union entre spĂ©cialistes. SolidaritĂ© fĂ©minine. Faire entrer un religieux dans un monastĂšre. Quartier New-Yorkais cĂ©lĂšbre pour ses théùtres. Copeaux ou boulettes Par LONGEAT, JEAN-PIERRE / Éditeur MÉDIASPAUL FRANCE / Pages 80Nous avons parfois le dĂ©sir de faire halte, de reprendre souffle dans un monastĂšre, de vivre en proximitĂ© avec les moines. Mais peut-ĂȘtre ne savons-nous pas comment nous organiser pour faire de ce moment un temps spirituellement fĂ©cond. Que faire de nos journĂ©es au monastĂšre ? Que lire ? Comment mĂ©diter, participer aux offices ? Peut-on rencontrer un moine ? Comment s’occuper Ă  la fois du corps et de l’esprit ? Fort de sa longue pratique monastique, Jean-Pierre Longeat, ancien abbĂ© de l’abbaye saint Martin de LigugĂ©, propose ici des pistes, des balises, des repĂšres pour que ce temps au dĂ©sert » soit un temps de repos et de refondation. Un livre qui donne accĂšs au trĂ©sor de la spiritualitĂ© bĂ©nĂ©dictine. POINTS FORTS- Un livre Ă  mettre dans son sac lorsqu’on part pour quelques jours de retraite dans un Un vĂ©ritable guide de vie » pour nourrir sa priĂšre et son Un ouvrage trĂšs accessible et qui parle concrĂštement » de la vie spirituelle
L’AUTEUR- Musicien, premier prix de Conservatoire, Jean-Pierre Longeat entre Ă  22 ans au monastĂšre de LigugĂ©. Il devient AbbĂ© du monastĂšre poitevin en 1990, charge qu’il quitte en 2013 pour prendre la prĂ©sidence de l’Alliance inter-monastique au service des nouvelles fondations bĂ©nĂ©dictines et cisterciennes dans le monde. Il est aussi prĂ©sident de la CORREF ConfĂ©rence des Religieux et Religieuses de France. Son dernier ouvrage chez MĂ©diaspaul Toi qui a soif de bonheur a rencontrĂ© un vif succĂšs.
UnChemin de Croix inter-generationel au monastĂšre Sainte Marie Laisser un commentaire / Par Marie Rouen / 16 avril 2022 16 avril 2022 Ce vendredi 8 avril 2022, une vingtaine de lycĂ©ens de La Providence de Dieppe sont venus au monastĂšre Sainte Marie de Thibermont pour prier ensemble le Chemin de Croix, avant d’entrer dans le temps des vacances.
Loin de la foule et des animations estivales, les abbayes et monastĂšres sont une option trĂšs prisĂ©e pour nombre de vacanciers, croyants ou non. DĂ©couvrez 10 lieux pour un sĂ©jour au calme, en solo, en famille ou entre amis...FidĂšles Ă  la tradition religieuse et Ă  la rĂšgle de Saint BenoĂźt, selon laquelle tous les hĂŽtes qui se prĂ©sentent seront reçus comme le Christ », les abbayes et monastĂšres sont des lieux propices pour un court sĂ©jour. Dans un cadre simple, ces lieux proposent Ă  tous un toit pour une nuit, ou un peu plus, et les repas partagĂ©s avec le reste de la communautĂ©. C’est aussi l’occasion d’assister aux offices, nombreux dans la atmosphĂšre paisible est soulignĂ©e par un silence, souvent permanent, mĂȘme pendant les repas. Selon les adresses, la durĂ©e du sĂ©jour et la capacitĂ© d’accueil diffĂ©rent aussi. Certaines abbayes et monastĂšres ont leurs particularitĂ©s accueil dĂ©diĂ© aux femmes, sĂ©jours Ă  thĂšmes, possibilitĂ© d’étudier pour les plus jeunes, etc. Dans la plupart des cas, les frais d’hĂ©bergement demandĂ©s pour les chambres et les repas sont Ă  la discrĂ©tion de chacun. Une participation Ă  la vie de la communautĂ© est souvent aspect, un sĂ©jour dans une abbaye ou un monastĂšre peut ĂȘtre l’opportunitĂ© d’une retraite spirituelle. Avec introspection et recueillement, l’idĂ©e est de marquer une pause dans son quotidien, se retrouver et se ressourcer pour mieux reprendre le rythme de sa vie. Au cours d’une retraite spirituelle dans une abbaye ou un monastĂšre, un accompagnement religieux est proposé L’Abbaye Notre-Dame de TamiĂ©, une halte spirituelle en SavoiePour quelques heures ou quelques jours, l’Abbaye de TamiĂ© offre un cadre de silence et de recueillement Ă  tous. En pleine campagne, la communautĂ© de moines accueille les visiteurs dans un cadre typique. En silence, le sĂ©jour peut ĂȘtre ponctuĂ© par des entretiens avec un moine et une bibliothĂšque est mise Ă  de TamiĂ© offre aussi un hĂ©bergement aux groupes de jeunes. PriĂšre, mĂ©ditation biblique, temps de travail, rencontre, etc. Les jeunes sont autonomes pour les repas et doivent apporter leur matĂ©riel de couchage. Un FrĂšre devient son aĂźnĂ© le temps du sĂ©jour.> En savoir plus sur l’Abbaye Notre-Dame de TamiĂ© Saint-Martin de Mondaye, un lieu historique au cƓur du CalvadosAmĂ©nagĂ©e dans un bĂątiment de ferme du XVIIIĂš siĂšcle autrefois pressoir, grenier Ă  pommes et Ă  foin, Ă©curies, l’hĂŽtellerie de l’Abbaye de Mondaye a Ă©tĂ© entiĂšrement rĂ©novĂ©e au XXĂš siĂšcle. Les 24 chambres de l’Abbaye proposent une salle de bains, une tablette de travail et un fauteuil de repos. Les hĂŽtes peuvent se ressourcer et se balader dans un jardin dĂ©diĂ© autour de l’Abbaye. La Ferme de l’Abbaye, un lieu historique Ă  l’architecture typique, offre aux visiteurs une librairie-magasin, un oratoire et une galerie d’expositions.> En savoir plus sur l’Abbaye de Mondaye Notre-Dame d’Aiguebelle, en toute simplicitĂ© dans la DrĂŽmeDĂ©lestĂ©e de tout superflu, la vie de la communautĂ© de l’Abbaye d’Aiguebelle met un point d’honneur Ă  respecter une certaine simplicitĂ©. Comme un enseignement pour tous, cette simplicitĂ© Ă©mane des bĂątiments, du mobilier, de la nourriture, des vĂȘtements ou de la cĂ©lĂ©bration liturgique. L’HĂŽtellerie de l’Abbaye d’Aiguebelle est Ă  cette image. Retraitants, groupes, aumĂŽneries, amis ou famille trouvent un accueil simple et fraternel. Les hĂŽtes peuvent partager les cĂ©lĂ©brations eucharistiques, la louange des heures et la priĂšre silencieuse.> En savoir plus sur Notre-Dame d’Aiguebelle MonastĂšre Sainte-Françoise, une parenthĂšse en NormandieAu rythme de la vie des 26 sƓurs de la communautĂ©, les visiteurs de passage partagent la simplicitĂ© et la fraternitĂ©. Personnes ou groupes, familles, amis, jeunes, couples, prĂȘtres ou religieux trouvent l’accueil pour prier, rĂ©flĂ©chir, reprendre un souffle, trouver l’écoute ou renouer le dialogue, faire une halte de paix. Temps de priĂšre, travail au sein du MonastĂšre et temps de dĂ©tente ponctuent les journĂ©es. L’artisanat et la fabrication de bougies sont au cƓur des activitĂ©s. Les sƓurs fabriquent des bougies Ă  la main pour diffĂ©rents Ă©vĂ©nements de famille, des cierges liturgiques, des bougies flottantes, parfumĂ©es, etc.> En savoir plus sur le MonastĂšre Sainte Françoise Romaine de Bellefontaine, une adresse dans le Pays de la LoireFidĂšle au prĂ©cepte de Saint BenoĂźt, l’Abbaye de Bellefontaine ouvre ses portes Ă  toute personne, croyante ou non. Dans un climat de silence, de solitude et de paix, le lieu est propice Ă  un repos du corps et de l’esprit. D’une journĂ©e Ă  une semaine, les hĂŽtes sont invitĂ©s Ă  participer Ă  la vie de la communautĂ© et Ă  s’unir Ă  la priĂšre liturgique cĂ©lĂ©brĂ©e Ă  l’ accompagnement par un moine ainsi que la rĂ©ception du sacrement de rĂ©conciliation sont proposĂ©s. Comme dans toutes les abbayes, les repas sont aussi un moment de recueillement. Ils se prennent en silence, en musique ou Ă  l’écoute d’une lecture retransmise depuis le rĂ©fectoire des frĂšres.> En savoir plus sur l’Abbaye de Bellefontaine de Bricquebec, une adresse paisible en NormandieDans le respect de la tradition, l’Abbaye de Bricquebec propose d’accueillir les personnes solos, en couple ou en groupes pour un sĂ©jour au rythme de la communautĂ©. Prier, rencontrer un moine pour un Ă©change personnel, lire Ă  la bibliothĂšque, faire une promenade dans la campagne alentour, etc. L’Abbaye de Bricquebec devient aussi un lieu de rĂ©visions pour les jeunes qui souhaitent travailler dans un lieu de l’envie de mettre en avant le travail manuel des moines, l’Abbaye possĂšde aussi une boutique avec des produits rĂ©alisĂ©s par la communautĂ© la Charcuterie de la Trappe » et par d’autres communautĂ©s monastiques.> En savoir plus sur l’Abbaye de Bricquebec MonastĂšre Sainte Claire de Montfavet, une adresse de caractĂšre en AvignonRĂ©novĂ© il y a peu de temps, le MonastĂšre Sainte Claire de Montfavet est une bĂątisse ancienne, au charme du passĂ©. À l’initiative des sƓurs, ce lieu abandonnĂ© a repris vie Ă  la fin du XXĂš siĂšcle. Dans le Sud de la France, c’est un havre de paix pour les visiteurs. L’accueil des autres est une valeur propre Ă  la vie des sƓurs Clarisses. Au sein du MonastĂšre, une halte spirituelle permet une certaine proximitĂ© avec le Seigneur, dans le silence et la priĂšre. Un dialogue ou une rencontre avec une sƓur sont proposĂ©s pour approfondir cette dĂ©marche. Ceux qui le souhaitent peuvent participer aux offices religieux.> En savoir plus sur le MonastĂšre Sainte Claire de Montfavet de LĂ©rins, un cadre de rĂȘve pour un sĂ©jour insulaireEn face de la baie de Cannes, les Iles de LĂ©rins reprĂ©sentent un petit paradis. Sur l’Ile Saint Honorat, une communautĂ© de moines propose un accueil aux visiteurs. Les chambres individuelles ou doubles permettent de recevoir les personnes seules ou en couple. Respectueuse de la tradition, l’Abbaye de LĂ©rins demande selon la coutume une participation Ă  la vie du monastĂšre vaisselle, installation du couvert, nettoyage de la chambre et des parties communes, si de LĂ©rins, de par sa situation, est une expĂ©rience retirĂ©e du monde. Elle est aussi un lieu de recueillement. Les repas sont pris dans le silence et la zone dĂ©diĂ©e au wifi est restreinte. Un cadre propice au calme
> En savoir plus sur l’Abbaye de LĂ©rins de LĂ©rinsL’Abbaye Saint Martin de LigugĂ©, un lieu aux multiples facettes dans la ViennePour une nuit ou une semaine, l’Abbaye de LigugĂ© souhaite faire partager une partie de la vie des moines. Chaque annĂ©e, l’hĂŽtellerie accueille environ 4000 personnes, de tout horizon, Ă  la recherche de calme et d’un lieu de vers les autres, les moines de l’Abbaye amĂ©nagent leur temps entre priĂšre, travail et moments fraternels. Le lieu laisse aussi place Ă  une Ă©maillerie et une pĂątisserie mettant en avant le savoir-faire de la communautĂ©, un magasin et un musĂ©e.> En savoir plus sur l’Abbaye Saint Martin de LigugĂ© Royale de Fontevraud, une version design et revisitĂ©e de l’accueil monastiqueAvis aux adeptes de la dĂ©co et du design, l’Abbaye Royale de Fontevraud abrite un hĂŽtel au sein de ce Monument Historique classĂ© dĂšs 1840, inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco, proche de Saumur. RevisitĂ©e par les designers Patrick Jouin et Sanjit Manku, l’abbaye oscille entre respect de la tradition et envie de se tourner vers l’ l’essentiel est respectĂ© avec une certaine sobriĂ©tĂ©, l’environnement peut surprendre, dans tous les sens du terme parfum Fontevraud diffusĂ© dans les piĂšces, iBar avec tablettes tactiles et mĂ©diathĂšque numĂ©rique, Fontevraud TV, etc. Au-delĂ  d’une apparence contemporaine, l’Abbaye Royale de Fontevraud propose avant tout une expĂ©rience aux visiteurs, un moment de calme et de quiĂ©tude, respectant les valeurs de son passĂ©.> En savoir plus sur l’Abbaye Royale de Fontevraud aussi Fontevraud dĂ©couvrez l’abbaye-hĂŽtel en photos
Ű·Ű±ÙŠÙ‚Ű©ŰȘÙ†ŰžÙŠÙ Ű§Ù„Űčين من Ű§Ù„Ű±Ù…Ù„; nyexaminerad lönespecialist lön; kallades en flygare webbkryss; lud zbunjen normalan 9; bands with moon in the name Sommaire1 Visiter le village de Dormir Ă  Trikala dans les Que faire Ă  Trikala2 Les monastĂšres des Liste des monastĂšres des MĂ©tĂ©ores Ă  visiter3 La meilleure partie la randonnĂ©e dans les MĂ©tĂ©ores!4 Infos HĂ©bergement – OĂč dormir prĂšs des MĂ©tĂ©ores Transport – Comment se rendre dans la rĂ©gion des Saisons – Quand visiter les monastĂšres des MĂ©tĂ©ores? Prix et horaires des monastĂšres des MĂ©tĂ©ores La rĂ©gion des MĂ©tĂ©ores, en GrĂšce continentale, est reconnue pour ses monastĂšres construits Ă  flanc de falaises. Ils sont nombreux et impressionnants. On passe d’un Ă  l’autre comme on passerait les portes des bars lors du Runtur de Reykjavik. J’imagine que de remplacer le bar hopping par du monastĂšre hopping » est juste un autre signe que je n’ai plus 20 ans
 Lors de la crĂ©ation de mon itinĂ©raire depuis AthĂšnes, j’ai rĂ©servĂ© pour deux nuitĂ©es dans la rĂ©gion afin de faire de la randonnĂ©e dans les MĂ©tĂ©ores et de visiter les cĂ©lĂšbres monastĂšres des MĂ©tĂ©ores. Ça m’a permis d’avoir le temps d’explorer la petite ville de Trikala la premiĂšre journĂ©e et les monastĂšres des MĂ©tĂ©ores le deuxiĂšme jour. Voici ce que vous devez savoir pour partir en road trip ou en randonnĂ©e dans les MĂ©tĂ©ores, GrĂšce. Épinglez cet article pour planifier votre voyage aux MĂ©tĂ©ores Visiter le village de Trikala Dormir Ă  Trikala dans les MĂ©tĂ©ores Trikala est situĂ©e Ă  environ 30 minutes d’autobus des monastĂšres des MĂ©tĂ©ores, mais je n’ai pas regrettĂ© d’y avoir louĂ© ma chambre. PremiĂšrement, toute une section de la ville est rĂ©servĂ©e pour les piĂ©tons. Ensuite, tous les sites historiques sont Ă  distance de marche de la place principale. C’est aussi le paradis des terrasses et l’endroit idĂ©al pour profiter de la gastronomique grecque! Que faire Ă  Trikala Vous devriez tester le restaurant avec les chaises pastel, au coin du fleuriste. La nourriture est dĂ©licieuse et le service est incroyable. D’ailleurs, tout au long de mon voyage en GrĂšce, j’ai toujours Ă©tĂ© bien reçue. Les Grecs ont un sens de l’hospitalitĂ© sans pareil! J’ai marchĂ© dans le quartier typique de Varoussi. Des rues Ă©troites entre des bĂątiments colorĂ©s mĂšnent Ă  la tour de l’horloge, l’emblĂšme de la ville. Inutile d’avoir une carte, vous la verrez de n’importe oĂč. Je vous mentirais si je vous disais qu’il y a des tonnes de choses Ă  faire Ă  Trikala, mais si vous ĂȘtes comme moi et que vous aimez simplement marcher et prendre des photos, vous apprĂ©cierez Varoussi. C’est le paradis des photos pastel et un bon endroit oĂč se poser pour visiter les monastĂšres des MĂ©tĂ©ores. Tour de l’horloge Ă  Trikala Une fois que vous aurez atteint Kalambaka par autobus, vous aurez deux choix marcher jusqu’aux monastĂšres des MĂ©tĂ©ores ou vous y rendre en autobus ou en taxi. Pour me garder des forces, j’ai optĂ© pour le taxi. C’est le moment de sortir vos talents de nĂ©gociateurs! Les chauffeurs vous demanderont sĂ»rement 20€, mais j’ai pu avoir la course pour 10€. N’hĂ©sitez pas Ă  marchander! Le plus grand et le plus vieux des monastĂšres est le Great Meteoro. Hey oui, on dirait le nom d’un superhĂ©ros de l’époque du Nintendo. C’est le plus populaire, alors attendez-vous Ă  voir des bus de touristes qui auront eu la mĂȘme idĂ©e que vous. Heureusement, la foule ne nuit pas trop Ă  la beautĂ© de l’endroit. Si vous souhaitez voyager en GrĂšce avec une agence locale francophone, je vous invite Ă  faire un devis gratuit avec Evaneos. Ils sont experts dans l’art de crĂ©er des itinĂ©raires hors des sentiers battus! Je ne comprends toujours pas comment les gens s’y sont pris pour construire les monastĂšres des MĂ©tĂ©ores sur le bord des falaises comme ça. Pas de doute, il faut vraiment croire en Dieu pour faire une chose pareille. Ah ouais ben justement
 Dans un autre ordre d’idĂ©e, saviez-vous que Meteora est l’endroit oĂč Tyrion Lannister est retenu prisonnier dans une cellule? Fan de Games of Throne, levez la main! Bien entendu, l’intĂ©rieur des monastĂšres ne ressemble pas Ă  une cellule de prison. Personnellement, j’aurais pu sauter la visite des piĂšces sans grands regrets, mais si vous apprĂ©ciez les rĂ©fĂ©rences Ă  JĂ©sus, vous aimerez peut-ĂȘtre. L’entrĂ©e est de 3€ par monastĂšre ; pas de quoi se ruiner. Pour les femmes, sachez que vous devez avoir les Ă©paules couvertes et porter une jupe pour visiter tous les monastĂšres des MĂ©tĂ©ores. Hey oui, mĂȘme les pantalons sont interdits. Bah quoi, les femmes, ça porte que des jupes mĂȘme en randonnĂ©e, non? Soupir
 Mais bon, il faut se prĂȘter au jeu. Ne vous en faites pas, on vous prĂȘtera gratuitement une jupe sur place. Liste des monastĂšres des MĂ©tĂ©ores Ă  visiter Parmi la 20aine de monastĂšres de la rĂ©gion, seuls six sont toujours en activitĂ©. Agios NikolaosAgios StefanosAghia TriadaGrand MĂ©tĂ©oreRoussanouVarlaam Pour connaĂźtre les monastĂšres les plus important, rĂ©fĂ©rez-vous Ă  la page de l’office de tourisme de la GrĂšce consacrĂ©e Ă  ce sujet. Vous pourrez en visiter de 2 Ă  3 par jour selon votre rapiditĂ©. Si vous souhaitez aller plus rapidement ou que vous ĂȘtes pressĂ©s, le mieux est de vous joindre Ă  une visite guidĂ©e en petits groupes. Certaines visites dĂ©butent Ă  seulement 50$ et peuvent vous sauver beaucoup de temps, tout en vous permettant de voir les 6 monastĂšres. La meilleure partie la randonnĂ©e dans les MĂ©tĂ©ores! AprĂšs ĂȘtre montĂ©e en taxi jusqu’aux monastĂšres des MĂ©tĂ©ores, c’est le moment de redescendre Ă  pied jusqu’à Kastraki. Heureusement que nous avons croisĂ© des randonneurs belges qui nous ont indiquĂ© le chemin, parce qu’honnĂȘtement, on n’aurait jamais trouvĂ©! C’est loin d’ĂȘtre bien indiquĂ©. Mon conseil est de demander directement sur place plutĂŽt que d’essayer de vous fier Ă  une carte touristique qui focus davantage sur les restaurants que sur des infos pratiques comme les sentiers. Il nous a fallu un bon trois heures incluant plusieurs arrĂȘts photo de Great Meteoro Ă  Kastraki, mais la route est facile puisque c’est en descente. Loin des autobus, le sentier est trĂšs calme. Vous passerez Ă  travers des forĂȘts d’arbres tordus et de champignons avant d’atteindre l’une des plus jolies vues de la rĂ©gion. Et la vue d’en bas n’est pas mal non plus! Allez, je vous bombarde de photos. C’est parti! Au sommet prĂšs des monastĂšres des MĂ©tĂ©ores AprĂšs deux heures de marche, nous nous sommes retrouvĂ©s sur une route pavĂ©e et nous nous sommes vraiment demandĂ© quelle direction prendre. Heureusement, une voiture est passĂ©e et le chauffeur a pu nous donner des indications. Vraiment, Meteora devrait investir dans de meilleurs panneaux pour les randonneurs! Le sentier se termine dans le petit village de Kastraki, au bas de formations rocheuses. C’est le meilleur endroit oĂč dormir si vous souhaitez avoir une jolie vue de votre hĂŽtel, mais il faudra en payer le prix. Personnellement, je pense que toute visite en GrĂšce est incomplĂšte sans la visite des monastĂšres des MĂ©tĂ©ores. C’est vrai que les Ăźles grecques sont magnifiques, mais je n’avais rien vu de comparable Ă  ces monastĂšres et ces paysages. Parlant d’üle grecque, j’ai eu un petit coup de coeur pour Naxos. Apprenez-en plus Road trip sur l’üle de Naxos Infos pratiques HĂ©bergement – OĂč dormir prĂšs des MĂ©tĂ©ores Il y a trois villages principaux oĂč vous pouvez passer la nuit prĂšs des monastĂšres des MĂ©tĂ©ores Kastraki, qui se trouve directement au pied des formations rocheusesKalambaka, le plus gros village prĂšs des MĂ©tĂ©oresTrikala, qui est un bon compromis entre les deux Personnellement, j’ai dormi Ă  l’Hostel Meteora, qui offre des lits en dortoir Ă  partir de 20$ et des chambres privĂ©es avec balcon Ă  partir de 50$. Pour une raison mystĂ©rieuse, les chambres sont dĂ©corĂ©es dans une thĂ©matique londonienne
 D’AthĂšnes, des bus se rendent Ă  Trikala et Kalambaka en 5 Ă  6 heures. Vous trouverez les horaires sur le site de KTEL of Trikala. Vous pouvez aussi prendre le train qui relie AthĂšnes Ă  Kalambaka, mais lorsque j’ai fait la recherche, il n’y avait qu’un seul dĂ©part par jour. Saisons – Quand visiter les monastĂšres des MĂ©tĂ©ores? Quelle est la meilleure pĂ©riode pour visiter la rĂ©gion des MĂ©tĂ©ores? Il faut savoir que le site des monastĂšres des MĂ©tĂ©ores est classĂ© au patrimoine mondial de l’UNESCO et est l’un des plus visitĂ© de la GrĂšce. IdĂ©alement, Ă©vitez la haute saison, en Ă©tĂ©, oĂč il y a le plus de touristes. Au printemps, les tempĂ©ratures sont agrĂ©ables pour la randonnĂ©e et le site n’est pas trop bondĂ©. En automne, vous aurez droit Ă  des arbres de jolies couleurs. Les mois d’avril, mai, juin, septembre et octobre sont donc les meilleurs moments. En janvier et fĂ©vrier, vous risquez de vous faire prendre par la pluie abondante et des tempĂ©ratures qui vont sous zĂ©ro. Si vous ĂȘtes chanceux, vous aurez de la neige. Prix et horaires des monastĂšres des MĂ©tĂ©ores Il faut acheter un billet au coĂ»t de 3€ Ă  chacun des monastĂšres. Ces billets sont vendus sur place. Les horaires des monastĂšres sont un peu casse-tĂȘte si vous souhaitez tous les visiter En Ă©tĂ© Agios Nikolaos 9h Ă  16h – FermĂ© le vendrediRoussanou 9h Ă  17h – FermĂ© le mercrediAgios Stefanos 9h Ă  13h30, 15h30 Ă  17h30 – FermĂ© le lundiAghia Triada 9h Ă  17h – FermĂ© le jeudiVarlaam 9h Ă  16h – FermĂ© le vendrediGrand MĂ©tĂ©ore 9h Ă  17h – FermĂ© le mardi En hiver Agios Nikolaos 9h Ă  16h – FermĂ© le vendrediRoussanou 9h Ă  14h – FermĂ© le mercrediAgios Stefanos 9h Ă  13h, 15h Ă  17h- FermĂ© le lundiAghia Triada 10h Ă  16h – FermĂ© le jeudiVarlaam 9h Ă  15h – FermĂ© le jeudi et le vendrediGrand MĂ©tĂ©ore 9h Ă  15h – FermĂ© le mardi Avez-vous dĂ©jĂ  visitĂ© la rĂ©gion des MĂ©tĂ©ores ou planifiez-vous de le faire? Posez vos questions en commentaires! Cet article contient des liens affiliĂ©s, ce qui veut dire que si vous faites une rĂ©servation, je touche une petite commission, sans ajouter de frais pour vous. CodycrossFaire entrer un religieux dans un monastĂšre Voici toutes les solution Faire entrer un religieux dans un monastĂšre. CodyCross est un jeu addictif dĂ©veloppĂ© par Fanatee. Êtes-vous Ă  la recherche d'un plaisir sans fin dans cette application de cerveau logique passionnante? Chaque monde a plus de 20 groupes avec 5 puzzles chacun. Un monastĂšre est une communautĂ© de moines hommes ou de moniales femmes, on dit aussi religieuses vouĂ©s Ă  la priĂšre et au travail, dans la chastetĂ© et l'humilitĂ©. On rencontre des monastĂšres dans les chrĂ©tientĂ©s catholique et orthodoxe ainsi que dans d'autres religions comme le mot vient du grec monakhos solitaire parce que les premiers chrĂ©tiens qui vouĂšrent leur vie Ă  la priĂšre Ă©taient des ermites isolĂ©s dans le dĂ©sert d'Égypte comme saint Antoine le Grand. Il est synonyme de couvent, qui vient du latin convenire, se rassembler. Parmi les monastĂšres ou couvents de l'Église catholique, on distingue gĂ©nĂ©ralement les simples prieurĂ©s, avec un prieur Ă  leur tĂȘte, et les abbayes, dirigĂ©es par un abbĂ© du mot aramĂ©en abba, qui signifie pĂšre et d'oĂč vient aussi le mot pape.Les monastĂšres bĂ©nĂ©dictins, fidĂšles Ă  la rĂšgle de Saint BenoĂźt de Nursie, sont fondĂ©s Ă  l'Ă©cart des villes, gĂ©nĂ©ralement dans des fonds de vallĂ©e que les moines ont soin de dĂ©fricher et mettre en valeur avec le concours de frĂšres convers du latin conversus, converti, en charge des tĂąches domestiques, ainsi que de serfs ou de paysans libres. Les enfants confiĂ©s aux monastĂšres en vue de devenir moines sont appelĂ©s oblats du latin oblatus, offert. Les moines eux-mĂȘmes se consacrent Ă  la priĂšre et au travail essentiellement la copie de manuscrits. Parmi les monastĂšres de cette sorte, relevons le Mont-Cassin ou Monte-Cassino, entre Rome et Naples, Cluny, en Bourgogne, le mont Saint-Michel, prĂšs d'Avranches, Fontevraud ou Fontevraut, prĂšs de Saumur, la Chaise-Dieu, en Auvergne, et Clairvaux, en Champagne...Les croisades entraĂźnent aussi la crĂ©ation au XIe siĂšcle d'ordres monastiques combattants, avec des moines-chevaliers Templiers, chevaliers Teutoniques,.... Le dĂ©veloppement des villes marchandes, au XIIIe siĂšcle, suscite enfin la crĂ©ation d'ordres mendiants, vouĂ©s Ă  la prĂ©dication et non plus Ă  la priĂšre en communautĂ©, tels les franciscains et les dominicains.
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